Soudan : pourquoi et comment Emmanuel Macron a « annulé » 5 milliards de dollars de dette
La France est le deuxième créancier de Khartoum. Si en majorité ces dettes sont dues à des pénalités de retard, le choix de Paris s’inscrit aussi dans un complexe effort diplomatique et économique. Le décryptage de Jeune Afrique.
![Emmanuel Macron, président de la République française, à l’Élysée, le 16 novembre 2020. © Francois Grivelet pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/05/18/rea_291760_015.jpg)
Emmanuel Macron, président de la République française, à l’Élysée, le 16 novembre 2020. © Francois Grivelet pour Jeune Afrique
Abdallah Hamdok, le Premier ministre soudanais, est reparti comblé de la « Conférence internationale d’appui à la transition soudanaise » réunie le 17 mai à Paris. Non seulement, l’ancien diplomate et haut fonctionnaire a obtenu de la France un prêt relais de 1,5 milliard de dollars, mais Emmanuel Macron, le président français, a annoncé l’annulation prochaine de près de 5 milliards de dollars de créances françaises sur le Soudan.
Le chef de l’État français a rappelé que cette Conférence, qu’il avait promise il y a dix-huit mois, était destinée à « mobiliser la communauté internationale » afin de « permettre le retour parmi le concert des nations » d’un pays dont la jeunesse avait « envoyé un message d’espoir et de courage » en renversant en 2019 le régime dictatorial d’Omar el-Béchir.
Avancer au plus vite
En décembre 2020, le retrait du Soudan de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme et la fin des sanctions qui en résultait a autorisé une accélération de la reconstruction du pays. Mais il fallait « avancer au plus vite pour débarrasser le Soudan de sa dette extérieure », a déclaré Emmanuel Macron.
Le rapprochement avec l’Égypte de Sissi explique aussi le geste de Paris
Au préalable, deux conditions devaient être réunies : le règlement des arriérés à l’égard du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) et la mise en œuvre de réformes. « Ces deux conditions sont remplies », a estimé le président français.
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