Au-delà de l’africapitalisme

Les conditions semblent de plus en plus favorables à l’émergence d’un secteur privé capable d’accélérer la transformation du continent. Mais pour cela, les PME doivent devenir la priorité.

Né en 1963 à Jos au Nigeria, Tony Elumelu a fait fortune dans la banque. © Harold Daniels/Forbes Africa

Né en 1963 à Jos au Nigeria, Tony Elumelu a fait fortune dans la banque. © Harold Daniels/Forbes Africa

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 17 mars 2014 Lecture : 1 minute.

C’est indéniable, l’essor du secteur privé est un véritable moteur pour la croissance, la création d’emplois, et constitue de fait un facteur essentiel dans la réduction de la pauvreté. Mais alors que le continent affiche une progression constante de son PIB depuis plus d’une décennie, une question s’impose : que pèse vraiment son secteur privé ?

Selon la Banque africaine de développement (BAD), les entreprises privées représentent environ 70 % du PIB du continent. Si ce chiffre correspond à peu près à la moyenne observée dans d’autres régions émergentes, il cache cependant une autre réalité : dans de nombreux pays (notamment ceux à faibles revenus), il est porté par une poignée de grandes entreprises. Le secteur privé africain est avant tout constitué de micro-entreprises de moins de vingt employés (67 %), dont « la contribution à la production totale reste limitée », ajoute la BAD.

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Une nouvelle génération de chefs d’entreprise

Cependant, la donne évolue. « Une nouvelle génération de chefs d’entreprise émerge. Leurs groupes investissent, construisent et croissent […] », écrivaient fin novembre, dans une tribune publiée par la chaîne américaine CNN, Carlos Lopes, le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Uneca), et Tony Elumelu.

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À la tête de Heirs Holding, l’homme d’affaires nigérian prône l’ »africapitalisme ». Le concept, qui reçoit un écho favorable, préconise de donner la priorité aux secteurs productifs (comme l’énergie ou l’agriculture), avec une stratégie d’investissement à long terme. Elumelu estime – avec Lopes – que « les chefs d’entreprise doivent comprendre que les gains à court terme ne contribuent que peu ou pas du tout à une croissance durable ».

Mais pour voir naître des champions nationaux et régionaux, capables de mettre en pratique cette politique, « la question des PME doit être prioritaire », souligne Hischam El-Agamy, le directeur exécutif de l’IMD. D’après lui, l’état d’esprit nécessaire à leur développement manque encore. Ces entreprises « devraient être sacrées ».

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