Côte d’Ivoire : comment les jihadistes tentent de s’implanter dans le Nord
Pour de nombreux analystes, la dernière attaque qui a visé l’armée à Kafolo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, illustre la montée en puissance des jihadistes dans le pays.
C’est l’heure de la prière du soir ce 7 mai à Bolé, une localité frontalière du Burkina Faso, lorsqu’une vingtaine de jihadistes armés approchent de la mosquée. Ils rassemblent les fidèles et prennent la parole. Le discours est aussi rassurant (le groupe insiste sur le fait qu’il n’est pas là pour s’en prendre aux populations mais pour les défendre) que menaçant (toute collaboration avec les forces de défense sera sanctionnée). Quatre jours plus tôt, des habitants de ce même village avaient permis la découverte d’un engin explosif improvisé (EEI).
Encore assez inédite en Côte d’Ivoire, cette scène n’est pas sans rappeler les méthodes employées il y a quelques années par les groupes jihadistes au Mali et au Burkina Faso. Elle intervient alors qu’une troisième attaque y a été perpétrée après celle de Grand-Bassam en 2016 et de Kafolo en juin 2020.
C’est cette même localité, située à un peu moins de 200 kilomètres au nord-est de Korhogo, qui a été visée dans la nuit du 28 au 29 mars faisant trois morts (un militaire des forces spéciales, un du bataillon de chasseur parachutistes et un civil) et cinq blessés dans les rangs de l’armée ivoirienne. Un gendarme a également été tué le même soir, entre deux et trois heures du matin, dans l’attaque par le même groupe d’un poste mixte de l’armée et de la gendarmerie dans la sous-préfecture de Tehini, à l’Est de Kafolo.
« On a franchi un seuil »
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...