Ne pas confondre Intouchables et esclaves

Publié le 12 février 2008 Lecture : 1 minute.

Je « rebondis », comme on dit aujourd’hui, sur l’interview de Malek Chebel (J.A. n° 2445), qui évoque les Intouchables en Inde dans le cadre de l’esclavage. Ce n’est pas du tout la même chose. Sans doute la situation des Intouchables est-elle très souvent dramatique, et il est arrivé que certains d’entre eux (généralement des enfants) soient vendus à l’étranger (actuellement vers les pays du Golfe). Mais leur situation résulte de la répartition des adeptes de la religion hindoue en castes, en fonction de la pureté relative par rapport à la divinité. Le sort des Intouchables, qu’il soit économique ou social, est lié à leur statut même, et non à un trafic organisé. D’ailleurs, en Afrique, n’y a-t-il pas coexistence de castes et d’esclaves, les deux ne se confondant pas ?
La Constitution indienne, rédigée par un Intouchable, interdit en son article 15 toute discrimination basée sur la caste, le sexe, le lieu de naissance ou la religion (elle ne condamne pas le système des castes en tant que tel, ce qui aurait certainement été le cas si celui-ci pouvait être assimilé à l’esclavage). De plus, il y a une politique volontariste (commencée d’ailleurs sous la colonisation britannique, mais fortement amplifiée depuis) qui instaure une « discrimination positive » en faveur des basses castes (et des « Tribaux ») dans les postes publics et dans les universités. Je ne sache pas qu’il y ait en Afrique (ou dans les pays arabes) quelque chose d’identique en faveur des esclaves (au sens réel du terme) qui subsistent, c’est-à-dire des mesures de promotion qui leur soient spécifiquement consacrées.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires