Malabo, Harare et le mercenaire

Publié le 11 février 2008 Lecture : 1 minute.

Malabo en avait fait une priorité. Simon Mann, cerveau présumé du putsch manqué contre le régime du président Teodoro Obiang Nguema Mbasolo, en mars 2004, a finalement été transféré du Zimbabwe à la Guinée équatoriale, le 2 février. Cette extradition, que les avocats de l’intéressé jugent illégale, est intervenue quarante-huit heures avant l’examen, en appel, du recours déposé par l’ancien officier des Forces spéciales britanniques devant la Cour suprême du Zimbabwe visant à annuler une première décision favorable à son transfert.
Mann, 53 ans, a quitté la prison de haute sécurité de Chikurubi, dans la banlieue de Harare, sans que ses défenseurs en soient informés. Pas plus d’ailleurs que les avocats de la Guinée équatoriale. « Le Premier ministre Obama Nfubea n’est même pas au courant. Tout a été discuté au plus haut niveau », note un observateur.
Arrêté en mars 2004, avec une soixantaine d’hommes, sur l’aéroport de la capitale zimbabwéenne alors qu’il prenait possession d’une cargaison d’armements, l’ex-soldat de Sa Majesté avait été condamné à une peine de quatre ans de prison. Depuis, Malabo n’a cessé de réclamer son transfert afin de le juger. Au cours de sa visite à Harare, en septembre 2007, Obiang a même demandé à son homologue zimbabwéen, Robert Mugabe, de lui livrer le mercenaire en échange de l’annulation d’une dette de 24 millions de dollars.
Même si la Guinée équatoriale assure que le procès de Simon Mann sera « juste », ses avocats craignent que les conditions de détention soient « désastreuses ». Toujours est-il que la visite que devait effectuer le rapporteur spécial de l’ONU contre les tortures, à Malabo, du 30 janvier au 8 février, a été annulée par le gouvernement le 22 janvier en raison d’un « calendrier politique chargé ».

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