L’Internet, nouveau marché du satellite

Concurrencés par le GSM sur le continent, les opérateurs Inmarsat et Thuraya orientent leurs stratégies produits vers le transfert de données.

Publié le 11 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Dimmbal, au Mali, à plus de 15 kilomètres du premier téléphone. Mais l’hôpital local, situé au cur du pays Dogon, est relié par Internet au reste du monde. Les médecins locaux peuvent être aidés par les services de santé de Bamako pour un diagnostic, ou bénéficier de formations dispensées par leurs homologues helvétiques. Le Centre hospitalier universitaire de Genève a pris en charge l’installation de l’antenne satellite (5 400 euros) et l’abonnement (6 700 euros par an), auprès du fournisseur Geolink. Distributeur de systèmes de téléphonie par satellite, cette société française créée en 1991 a été la première à introduire l’Internet à haut débit sur le continent, en 2003. Elle a fusionné il y a un an avec l’américain Seamobile, spécialiste des communications maritimes, pour constituer le numéro un mondial des télécoms en toutes circonstances : plus de 300 navires ou plates-formes utilisent leurs équipements (le groupe ne communique pas son chiffre d’affaires).
Concurrencé par le GSM depuis 1998, le marché africain du téléphone par satellite s’est cependant maintenu. Ses utilisateurs sont restés les mêmes – hommes politiques, ONG, multinationales, groupes miniers, journalistes Le besoin d’appeler depuis des zones non couvertes par un réseau a permis aux trois principaux opérateurs du secteur, Inmarsat, Iridium et Thuraya, de conserver un nombre stable d’abonnés. Leader sur le marché africain, Thuraya compte aujourd’hui 250 000 abonnés dans le monde, dont près de 40 % en Afrique. Le lancement de son troisième satellite, le 15 janvier dernier, témoigne que le groupe émirati a confiance en l’avenir.

Hausse de 30 % depuis juillet
Pour maintenir leur rentabilité, les opérateurs de téléphonie par satellite s’orientent désormais vers le transfert de données à haut débit, « un créneau où le téléphone portable n’ira pas », affirme Gwénaël Lohéac, directeur de la société IEC, distributeur exclusif de Thuraya en Afrique. L’opérateur a développé une gamme de Smartphones (téléphones intelligents) fonctionnant sur ses réseaux satellites. À peine plus encombrants et plus lourds que leurs équivalents en GSM, au design soigné, ils sont équipés d’un appareil photo, d’une caméra vidéo, et permettent d’envoyer des SMS ainsi que des MMS depuis n’importe quel endroit de la planète.
De son côté, Inmarsat propose une nouvelle génération de téléphones qui peuvent servir de modem à un ordinateur. Avec un débit de 400 kilobits/s (l’équivalent de l’ADSL de première génération), ils permettent d’envoyer des fichiers attachés au prix de 5 à 6 euros le mégaoctet transmis. Cher ? « Le prix de la bande passante a enregistré une hausse de plus de 30 % depuis juillet 2007 car il n’y a plus assez de satellites. Nous avons déjà bloqué de la capacité spatiale pour les quatre ans à venir, mais je sais que c’est insuffisant », explique Christophe Pacilly, directeur général de Seamobile. Les principaux clients de ses systèmes sont des entreprises, pour lesquelles la disponibilité des liaisons à tout moment est un gage de productivité. L’Internet par satellite est aujourd’hui la meilleure solution. Pour ne pas dire la seule.

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