Les homos dans la tourmente

Publié le 11 février 2008 Lecture : 1 minute.

« La presse a le devoir de défendre toutes les libertés. Il y a des abus auxquels nous devons prendre garde », s’alarme un journaliste dakarois, précurseur de la presse locale à sensation. Depuis une dizaine de jours, les médias sénégalais font en effet leurs choux gras de l’affaire dite des Goorjigeen (littéralement : « homme-femme » en wolof).
Tout est parti de la publication, le 1er février, par le mensuel people Icône d’un dossier sur l’homosexualité masculine accompagné de photos d’un mariage gay célébré dans la banlieue dakaroise. Les personnes concernées ont aussitôt été arrêtées, puis provisoirement libérées. Elles risquent des peines comprises entre un et cinq ans d’emprisonnement.
Une quinzaine d’organisations islamiques se sont empressées de dénoncer « certaines murs inacceptables et perverses ». « Nous avons l’intention de manifester prochainement contre la banalisation de ces pratiques, explique Matar Guèye, vice-président de l’ONG Jamara. Mais nous bannissons toute forme de violence à l’encontre des homosexuels, qui doivent être soignés. »
Quelques incidents contre des « homos », ou supposés tels, ont néanmoins eu lieu dans la capitale. Un jeune a été sévèrement battu et un élève renvoyé de son lycée. De son côté, Mansour Dieng, le directeur de la publication d’Icône, déclare ne rien avoir contre les gays dès lors qu’ils ne s’exhibent pas devant « les gens normaux ». « Mon objectif était d’attirer l’attention des autorités sur un phénomène qui prend de l’ampleur au Sénégal. Il était avant tout moral », explique-t-il. Son journal s’est procuré les photos du mariage auprès d’un photographe indépendant au prix de 100 000 F CFA (152 euros). Les quinze mille exemplaires mis en vente ont été écoulés en moins de trois jours.

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