Alexandre Coster (Baobab+) : « Nous ciblons 10 millions d’euros pour notre croissance en Afrique subsaharienne »
Récemment installé au Nigeria et en RD Congo, le spécialiste des équipements solaires et digitaux vise un million de foyers équipés au sud du Sahara d’ici à cinq ans.
Lancé en 2015 avec le soutien de Baobab Group (ex-Microcred, spécialiste de la microfinance), Baobab+ propose notamment des systèmes électriques décentralisés et des équipements digitaux à destination des ménages et des petites entreprises. L’entreprise est présente désormais dans une demi-douzaine de pays au sud du Sahara, mais vise une empreinte géographique encore plus large. Son fondateur et directeur général, Alexandre Coster, ancien responsable du développement au sein de Microcred, passé par Paris I (Panthéon-Sorbonne) et HEC Paris, a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Baobab+ a signé un partenariat récemment avec Samsung. Dans quel but ?
Alexandre Coster : Nous avons intégré à nos systèmes d’informations une de leurs technologies, qui permet entre autres de contrôler à distance certaines appareils téléphoniques (activer, désactiver à distance…). Cela apporte une garantie supplémentaire. Et les clients de Baobab+ qui s’équipent en smartphones auprès de nous peuvent ainsi s’acquitter chaque jour, chaque semaine ou chaque mois par mobile money du prix d’achat au fur et à mesure jusqu’à le posséder définitivement. Cela permettra de démocratiser l’accès aux smartphones pour des gens qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter cash un téléphone de ce type.
Quel impact ces équipements peuvent avoir sur les populations cibles ?
Aujourd’hui, l’actualité s’oriente autour de la révolution digitale. Nous assistons au développement d’applications initiées dans plusieurs cas par de jeunes start-up africaines. L’acquisition de smartphones ouvrira l’accès à plusieurs services et applications aux clients, ne serait-ce que, dans le domaine agricole, pour consulter la météo ou suivre les cours des matières premières.
Notre clientèle-cible se trouve généralement dans les zones rurales ou périurbaines, qui ont des difficultés d’accès au réseau électrique.
Aussi, nous proposons des équipements digitaux mais aussi l’accès à l’énergie solaire via nos kits en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali et à Madagascar.
En 2017, votre objectif était de donner l’accès à l’électricité à 150 000 foyers. Y êtes-vous parvenus ?
Nous avons distribué des équipements solaires à 220 000 foyers dans les quatre pays indiqués auparavant. Nous voulons atteindre un million de foyers d’ici à cinq ans.
Nous avons aussi distribué environ 100 000 équipements digitaux.
Quels sont vos plans de développement ?
Nous venons de nous implanter au Nigeria et en République démocratique du Congo. Nos opérations commenceront très rapidement en ce qui concerne l’équipement des foyers.
Nous avons déjà levé 4 millions d’euros. Pour aller plus loin, nous envisageons de lever 10 millions d’euros, via une ouverture de capital. Nous espérons clôturer cette opération en juillet prochain.
Avez-vous des ambitions en Afrique de l’Est ?
L’Afrique de l’Est est le berceau de la distribution de kits solaires et les systèmes de financement sur le continent. C’est une zone où il y a beaucoup plus d’acteurs qu’en Afrique de l’Ouest. Nous cherchons à aller dans des pays où il y a encore beaucoup à faire.
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