Kadhafi incontournable

Publié le 11 février 2008 Lecture : 1 minute.

Vexé de n’avoir pu imposer son candidat à la tête de la Commission de l’Union africaine (voir pp. 38-41), Mouammar Kadhafi s’est rapidement consolé en jouant un rôle crucial dans la récente crise tchadienne. Le président français Nicolas Sarkozy, dont les troupes ont exfiltré pendant les combats les diplomates libyens de N’Djamena, lui a téléphoné à deux reprises et le « Guide » a réussi l’exploit d’être remercié pour son action à la fois par le président Idriss Déby Itno et par les chefs rebelles, lesquels ont précisé qu’ils acceptaient sa médiation – il est vrai sans résultat.
Pourtant, Kadhafi a nettement penché en faveur de Déby Itno (à qui il a fait parvenir, le 4 février, un Antonov bourré d’armes et de munitions) et de ses protecteurs français, dont il a approuvé le projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Des aéroports du Sud libyen, notamment celui de Koufra, ont même servi de point d’appui aux appareils d’observation français pour s’y ravitailler en carburant.
Un parti pris qui n’empêche pas les services libyens de garder le contact avec certains chefs rebelles, qu’ils financent en sous-main. D’où la gratitude un peu surprenante de ces derniers, qui n’ont pas fait preuve de la même attitude à l’égard de l’autre médiateur désigné par l’UA, Denis Sassou Nguesso, carrément récusé au profit du Burkinabè Blaise Compaoré, dont les frères Erdimi se disent proches. Il est vrai que le président congolais n’a jamais caché sa sympathie pour Déby Itno, lequel avait dépêché un contingent à ses côtés lors de la guerre civile de 1997.

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