Courrier des lecteurs

Publié le 12 février 2008 Lecture : 5 minutes.

Un cadeau fait au Hamas
– Le plan non avoué d’Israël de dresser la population de Gaza contre le Hamas par un embargo total comme « punition collective » a fait pschitt Tout au contraire, le Hamas s’est retrouvé renforcé dans son rôle de libérateur en provoquant la chute du mur qui, le temps d’un exode aux allures bibliques vers l’Égypte, a permis aux Palestiniens de Gaza de quitter leur prison à ciel ouvert. S’il voulait rendre le Hamas plus populaire encore, Ehud Olmert ne s’y serait pas pris autrement. Le blocus autour de Gaza : un cadeau fait au Hamas.
Ali Darhlal, Talence, France

Jusqu’où ira le soldat Bockel ?
Dans l’article « France-Afrique : il faut sauver le soldat Bockel » (J.A. n° 2454), François Soudan écrit : « Le secrétaire d’État se refuse à imaginer que le président de l’ouverture soit, en matière africaine, celui de la continuité. »
Je prends la liberté de m’interroger : jusqu’où ira le soldat Bockel ? Peut-il aller à l’encontre des intérêts de son pays et faire oublier la célèbre phrase du général de Gaulle : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts. »
Quand je constate la connivence historique entre les chefs d’État africains et les présidents français successifs et la tactique des dirigeants africains, qui consiste à affamer leurs peuples pour mieux les manipuler, je poursuis mon interrogation : quel intérêt la France a-t-elle à ce que la coopération et l’aide au développement permettent le soulagement et l’émancipation du peuple africain ?
Faut-il donner raison à Jules Renard quand il disait (avec humour) : « Il ne suffit pas d’être heureux, il faut encore que les autres ne le soient pas » ?
Patrick Tchicayat, Sevran, Francel

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Du pétrole au Kama Sutra
– Attardons-nous sur la photo en pages 24/25 du numéro du 2448, illustrant l’article : « Pétrole. À qui profite la hausse ? » Techniquement, cette photo est irréprochable, la perfection même, si l’on se réfère aux critères attachés à la technique « Available Light Picture » bien connue des photographes chevronnés, dont les règles essentielles sont le non-recours au flash, l’utilisation de la lumière ambiante et une judicieuse combinaison du couple diaphragme/vitesse d’obturation. Cette image aurait quasiment pu figurer dans l’iconographie d’une édition du Kama Sutra ou des Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir. À y regarder de près, l’ouvrier de la plate-forme pétrolière et le crochet de grue qu’il tient d’une main paraissent communiquer un message aux connotations phalliques et érotiques.
Talla Doukouré, par courriel

Ce que j’ai vu à Nairobi
– Le Monde du 31 janvier : « Comme vient de le rappeler le Daily Nation, Le Kenya pratique une forme brutale, inhumaine, de capitalisme Ceux qui ne peuvent pas entrer dans la compétition sont réduits à vivre comme des animaux dans les bidonvilles. »
En 1991, j’étais en Tanzanie, et j’avais donné quelques propositions pour le synode africain avec l’exemple de ce que j’avais vu au Kenya. Je demandai : est-ce que le synode amènera des décisions ou seulement des rapports, car très peu de gens d’église vivaient dans ces bidonvilles, c’était plutôt leurs serviteurs. Pour moi, des animaux n’arriveraient pas à vivre dans de telles conditions.
Georges Paquet, Paris, France

Kenya : assez !
– Pourquoi le sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba du 31 janvier au 2 février n’a-t-il pas dénoncé de façon plus claire les atrocités que vivent les milliers de Kényans depuis la fin de 2007 ?
Nos dirigeants ne peuvent plus se cacher derrière le prétendu principe de non-ingérence dans les affaires des autres pour ne pas dire la vérité à leur homologue Kibaki. L’opposant Odinga doit savoir pour sa part qu’il est comptable de ce qui se passe aujourd’hui. Ce n’est pas en jetant ses partisans dans la rue qu’il obtiendra gain de cause.
Il faut que la communauté internationale aide les deux protagonistes de la crise à s’entendre pour ramener la paix.
Patrick Wologan, Cotonou, Bénin

Où est le racisme ?
– Très sensible au problème du racisme évoqué par un lecteur dans le n° 2452, je voudrais relater une expérience que j’ai vécue dans le métro de Tunis. Pour descendre du wagon, deux Tunisiens demandent à un jeune homme de se pousser en lui disant : « Samahni, Kahla » (« Pardon, Black », en arabe). Voyant le jeune homme se mettre en colère, je lui ai expliqué : « Ne te fâche pas, Frère ! Ce mot Kahla, on l’utilise aussi pour les Tunisiens blacks. » Non, c’est du racisme, affirmait-il. J’ai eu du mal à le convaincre du contraire.
Cela pour vous dire que dans notre pays il y a toutes les races et religions et que nous ne connaissons ni racisme ni xénophobie.
Mejri Hammadi, Tunis, Tunisie

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Pas d’APE en sports…
– Après que Jean Fournet-Fayard, le président de la Fédération française de football (FFF), eût voulu en son temps faire jouer la Coupe d’Afrique des nations (CAN) à la fin du championnat de France de football, en juin, c’est au tour de l’UEFA et de la FIFA de vouloir nous imposer un tel calendrier. Le mois de juin, en Afrique de l’Ouest, c’est l’hivernage et la pluie. Pourquoi nombre de championnats européens observent-ils une trêve de décembre à février ?
Ne nous imposez pas d’APE (accord de partenariat économique) en sport comme veut le faire l’Union européenne pour le commerce. Je sais que toute l’Afrique peut compter sur Issa Hayatou, qui ne se laissera jamais dompter.
Mori Koné, Abidjan, Côte d’Ivoire

N’oubliez pas l’Italie !
– Burkinabè résident à Parme, en Italie, je lis régulièrement votre journal, mon journal. Et c’est toujours un plaisir de me retrouver dans cette Afrique que vous racontez d’une manière professionnelle. Organisateur d’un festival à Parme, L’Octobre africain (www.ottobreafricano.org), j’ai même eu l’honneur d’être interviewé par Jeune Afrique (voir le n° 2330 du ?4 septembre 2005).
Mais je vous écris surtout pour me plaindre (j’exagère un peu). Vous parlez peu de l’Italie, des Africains d’Italie, de la politique d’immigration de notre pays d’accueil. Parmi les personnalités africaines de l’année, j’aurais aimé voir une figure comme celle de Jean-Léonard Touadi, journaliste et homme politique italo-congolais, assesseur à la sécurité de Rome, capitale de l’Italie. Et je peux en citer bien d’autres. C’est un cri du cur mais aussi une suggestion : ne nous oubliez pas.
Cléophas Adrien Dioma, Parme, Italie
Réponse :
Vous avez tout à fait raison, cher lecteur, et nous allons corriger cette lacune. La riche actualité politique italienne l’impose d’ailleurs. Merci de nous lire avec autant d’attention. Et n’hésitez pas à nous signaler les sujets que vous aimeriez voir traités dans J.A.
M.B.Y.

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