Conté, Eyadéma, Hassan II… ceux qui ont fait front

Publié le 11 février 2008 Lecture : 2 minutes.

En décidant de rester à N’Djamena au plus fort du putsch dont il a été la cible, les 1er et 2 février, Idriss Déby Itno a sans doute fait un choix crucial, qui lui a permis de conserver le pouvoir. En Afrique, il n’est pourtant pas le seul à avoir opté pour cette stratégie, dont il avait déjà usé le 13 avril 2006, lors d’un précédent coup d’État. Parmi ses pairs, le Guinéen Lansana Conté (le 3 février 1996), le Nigérian Ibrahim Badamosi Babangida (le 22 avril 1990), le Camerounais Paul Biya (le 6 avril 1984) le Centrafricain Ange-Félix Patassé ou encore le Togolais Gnassingbé Eyadéma ont fait preuve de la même détermination.
Comme Déby, ces deux derniers ont, notamment, résisté à deux tentatives de coup d’État. Assiégé les 28 mai 2001 et 28 octobre 2002 dans sa résidence officielle de Bangui avec femme et enfants, Patassé s’en sort, chaque fois, grâce au sang-froid de son Unité de sécurité présidentielle (USP), qui parvient à desserrer l’étau avant de mettre en déroute les assaillants.
Surpris une première fois dans sa résidence de Lomé II le 23 septembre 1986, Eyadéma prend le dessus en organisant personnellement la riposte des gendarmes et des soldats loyalistes depuis le camp militaire de Lomé-Tokoin, qu’il parvient à gagner. À nouveau visé le 25 mars 1993, le président togolais survit, cette fois, grâce aux précautions que sa sécurité lui impose. Alors qu’un commando attaque à la roquette le bâtiment du camp militaire où il est censé se reposer, il a pris soin de changer de lit. Et engage une fusillade qui contraint ses agresseurs à la fuite.
Le 8 juin 2003 en Mauritanie, le président Maaouiya Ould Taya préfère, lui aussi, prendre personnellement en main la contre-attaque contre les mutins qui ont tenté de le renverser quelques heures plus tôt. À la tête des gendarmes et de la garde présidentielle loyaliste, il parvient à tenir le centre-ville de Nouakchott envahi par une quinzaine de blindés, jusqu’à l’arrivée en renfort de ses troupes d’élite qui prennent en chasse les insurgés.
Au Maroc enfin, le 10 juillet 1971, le roi Hassan II s’en tire grâce à sa baraka. Victime d’une tentative de putsch le jour de son 42e anniversaire célébré au palais de Skhirat, il est habillé de façon décontractée, si bien que les hommes chargés de l’exécuter ne le reconnaissent pas. Ils lui demandent alors s’il est bien le sultan. « Non, je suis Sidna [ainsi appelle-t-on, au Maroc, le Commandeur des croyants] », répond Hassan II, qui leur tend la main à baiser. Sans hésitation, les régicides s’exécutent et redeviennent de loyaux sujets.

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