Face au mur de la dette, la Tunisie forcée de négocier avec le FMI ?

Le gouverneur de la Banque centrale tunisienne Marouane Abassi a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre solution pour la Tunisie qu’un recours au Fonds monétaire international pour boucler son budget. 

Marouane Abassi, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne © Photo : Hichem

Marouane Abassi, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne © Photo : Hichem

Publié le 22 mai 2021 Lecture : 1 minute.

« Si nous ne négocions pas avec le FMI, personne n’acceptera » de fournir à la Tunisie le financement externe dont elle a besoin, a averti Marouane Abassi lors d’une audition au Parlement, alors que se multiplient les appels à ne pas souscrire un quatrième emprunt en dix ans auprès du FMI.

La Tunisie, qui peine à rembourser ses dettes et à boucler son budget, est en discussions avec le FMI pour un nouveau prêt pluriannuel en contrepartie de réformes socialement difficiles, destinées à assainir ses finances.

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L’exemple du Venezuela

« La Banque centrale n’est pas prête à ouvrir les vannes pour financer le budget, parce que d’ici quatre mois on se retrouverait avec une inflation à trois chiffres », a averti Abassi, donnant « l’exemple du Venezuela » où l’hyperinflation a accentué la crise sociale.

Les discussions avec le FMI devraient se poursuivre durant au moins trois semaines, a-t-il indiqué.Le ministre de l’Economie Ali Kooli a détaillé aux députés les principales réformes évoquées avec l’instance internationale basée à Washington.

Coupes budgétaires et restructurations

Il s’agit notamment de diminuer les subventions aux produits de première nécessité, d’agir sur la masse salariale de l’État – qui emploie 680 000 personnes dans un pays de 12 millions d’habitants – , de restructurer les nombreuses entreprises publiques et de réduire les autorisations préalables aux investissements.

Après des années de morosité économique et de gestion à court terme, la pandémie de Covid-19 a mis le petit pays d’Afrique du Nord à genoux : sa dette extérieure a atteint la barre symbolique des 100 milliards de dinars (environ 30 milliards d’euros), soit 100% du Produit intérieur brut.

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