Une bouffée d’oxygène

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Même si les indicateurs sociaux demeurent assez médiocres, la hausse du prix du pétrole constitue une énorme bouffée d’oxygène pour les finances publiques gabonaises. Depuis plusieurs années, le pays enregistrait une baisse progressive de sa production pétrolière et s’enfonçait dans une crise, aggravée par les fluctuations des cours mondiaux du bois et du manganèse, ses principales sources de revenu hors hydrocarbures. Alors que sa production s’élevait à 18 millions de barils en 1998, elle a chuté régulièrement pour s’établir à 11 millions en 2006. Mais la remontée des cours a permis d’éviter le marasme. Premier opérateur pétrolier du pays avec 30 % de la production, Total Gabon, dont l’État gabonais est actionnaire à hauteur de 25 %, a enregistré en 2006 un chiffre d’affaires de 1,28 milliard de dollars, pour un bénéfice net de 326,4 millions de dollars. Et pour les neuf premiers mois de l’année 2007, celui-ci a déjà atteint 259,5 millions de dollars.
La flambée des cours a naturellement augmenté les recettes fiscales et contribue à un assainissement des finances publiques. Le pays étant lourdement endetté, la manne pétrolière a permis d’assurer le remboursement régulier de la dette publique, intérieure et extérieure. En juillet 2006, le Parlement a même dû adopter un correctif budgétaire, portant les recettes de 1 322,2 milliards de F CFA dans la loi des finances initiale à 1 629,9 milliards de F CFA. Soit une hausse de quelque 300 milliards de F CFA due aux recettes pétrolières, en dépit d’une baisse de production évaluée à 3,9 % sur l’année.
Malgré la relative bonne santé des finances publiques, les ménages gabonais doivent faire face aux effets pervers du renchérissement des prix de l’or noir. Comme dans la plupart des pays en développement, les taxes sur les carburants ne sont pas élevées. En conséquence, la fiscalité n’est pas en mesure de jouer le rôle d’amortisseur. Du coup, le pays enregistre des tensions inflationnistes affectant le transport, les produits de première nécessité tels que la viande, le poisson, le pétrole lampant, la farine, le sucre ou le lait. Le gouvernement essaie d’endiguer les difficultés sociales par des mesures telles que la revalorisation des salaires, intervenue en octobre 2006.
Mais elle a eu pour effet d’accentuer l’inflation au Gabon, avec une incidence significative sur l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Quoique l’on observe une légère accalmie : selon la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le taux d’inflation de la zone, après s’être établi à 5,3 % au 31 mars 2007, devrait retomber à 4 % au 31 décembre prochain, soit un point de plus que la norme de surveillance de la Cemac. Les finances publiques étant en bonne santé, il ne reste plus à l’administration gabonaise qu’à maîtriser la chaîne de dépenses pour éviter les erreurs du passé.

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