Socialement insoutenable

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

Le Burkina dépend totalement de l’extérieur pour son approvisionnement énergétique. Évalués à 500 000 m3 en 2007 contre un peu plus de 300 000 m3 en 2000, ses besoins ne cessent d’augmenter (+ 3 % par an) à la faveur de l’accroissement de la consommation des ménages et du parc automobile. Mais les coûts de stockage et d’acheminement, tout comme l’envolée du brut, se répercutent depuis plusieurs mois sur les prix à la pompe. Un phénomène qui nuit à la compétitivité du pays, dont les coûts des facteurs de production sont déjà parmi les plus élevés de l’Afrique de l’Ouest.
C’est à la Société nationale des hydrocarbures (Sonabhy) que revient le soin d’acheter les carburants sur le marché international, soit par voie d’appels d’offres, soit par contrats de longue durée, et de les importer, principalement depuis les ports d’Abidjan, de Lomé et de Cotonou. Soucieux de maîtriser la flambée des prix, l’État fixe les tarifs à la pompe tous les mois par arrêté ministériel. Or, depuis juillet dernier, ces derniers sont bien inférieurs aux prix d’achat auxquels est soumise la Sonabhy. « Si l’on se réfère à nos charges, le litre de super 91 devrait être de 729 F CFA, au lieu de 655 F CFA », explique son directeur général, Jean Hubert Yaméogo. Résultat : même si l’État va lui rétrocéder le manque à gagner, l’entreprise voit sa trésorerie malmenée. Quant aux simulations faites par la Sonabhy, avec un baril à 100 dollars, le prix à la pompe devrait atteindre 815 F CFA pour le litre de super. À 157 dollars, le consommateur devra en débourser plus de 1 000 F CFA. Un scénario « socialement insoutenable », conclut Jean Hubert Yaméogo.

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