Quand le Sud menace de s’embraser…

Alors que l’on annonçait un cessez-le-feu dans le Delta du Niger, l’ONG International Crisis Group craint un regain de violence dans la région. Et peut-être même au-delà.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Gare à la rechute. Le 5 décembre, David Brigidi, le président du Comité national présidentiel sur la paix et la réconciliation dans le Delta du Niger, annonçait la signature imminente d’un cessez-le-feu entre les groupes séparatistes de l’État de Bayelsa (sud) et le gouvernement fédéral. Mais simultanément, l’organisation non-gouvernementale de prévention des conflits International Crisis Group (ICG) s’inquiétait d’un possible retour au chaos dans la principale région pétrolière du Nigeria.
Dès sa prise de fonctions, le 29 mai, le président Umaru Yar’Adua avait pourtant fait du Delta du Niger l’une des priorités de son mandat. Nomination de Goodluck Jonathan, l’ancien gouverneur ijo de l’État de Bayelsa, à la vice-présidence, lancement de négociations avec les groupes séparatistes armés, mise en place du plan de développement lancé par l’ancien président Olusegun Obasanjo en mars 2007 : l’arrivée au pouvoir de Yar’Adua laissait espérer la poursuite de la politique de son prédécesseur.
Aujourd’hui pourtant, un sentiment de déception domine. « Le report à plusieurs reprises du sommet du Delta du Niger, initialement prévu en juin, et le manque de clarté concernant le nom de ses participants, son déroulement et ses objectifs ont érodé la confiance placée dans les nouvelles autorités », explique ICG. Parallèlement, l’arrestation, le 3 septembre, en Angola, d’Henry Okah, l’un des chefs du Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (Mend), et le souhait émis par l’armée de mener des raids contre les bases de l’organisation n’ont fait qu’envenimer la situation.
« Six mois après la trêve consécutive à la prise de fonctions du chef de l’État, l’opportunité de résoudre le conflit est en train de disparaître. Les attaques contre les installations pétrolières et les prises d’otages, en passe de devenir un marché très lucratif, reprennent de plus belle. Et les expatriés des compagnies pétrolières étrangères ne sont plus les seuls à en être victimes. Désormais, les hommes politiques nigérians et leurs familles sont, eux aussi, concernés », poursuit l’ONG, qui craint par ailleurs une extension des violences à d’autres régions du pays, notamment l’État d’Ondo.

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