Partage du pouvoir à la Comibel

L’affectation des revenus de la future mine de fer de Belinga fait débat entre les autorités et les autochtones.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Comment faire pour que l’exploitation du fer de Belinga profite au plus grand nombre ? C’est l’un des débats qui anime Libreville, où la création de la Comibel (Compagnie minière de Belinga) donne lieu à une distribution des postes à responsabilités entre partenaires chinois et gabonais. La China National Machinery and Equipment Corporation (CMEC), l’actionnaire de la société exploitante (à hauteur de 85 %), va investir 1 500 milliards de F CFA (2,2 milliards d’euros) dans l’aménagement de la mine, la construction d’une centrale hydroélectrique, la réalisation de 560 kilomètres de voies ferrées et l’équipement du port de Santa-Clara. Le partenaire chinois se paie sur la production de fer, tandis que le Gabon gagne en termes d’infrastructures. Le lancement du projet, prévu pour 2008, doit permettre de créer 30 000 emplois directs et indirects.
Dans cette perspective, le gouvernement gabonais a nommé deux personnalités au sein du staff dirigeant : la présidence du conseil d’administration a été confiée à Jean-Firmin Koumazock, alors que Michel Oyo devient directeur général adjoint de la Comibel. Tous deux sont originaires de l’Ogooué-Ivindo, la province de l’est du pays où se trouve le site de Belinga. Leur promotion intervient moins d’un an après la nomination de Sylvain Momoadjambo comme ministre délégué en charge des Mines, de l’Énergie, du Pétrole et des Ressources hydrauliques. Lui aussi originaire de l’Ogooué-Ivindo, il est censé rétablir au sein du gouvernement l’équilibre en faveur de sa province. Celle-ci était jusqu’ici représentée par la vice-Première ministre chargée de l’Environnement, Georgette Koko, qui entretient des rapports difficiles avec le ministre des Mines, Richard Onouviet, principal maître d’uvre du projet Belinga pour le compte de l’État gabonais.
À l’heure où la zone orientale s’apprête à contribuer de manière croissante à la richesse nationale, il convenait donc de donner des gages aux enfants du pays. Alors que les organisations de protection de l’environnement montent au créneau pour dénoncer l’implantation d’une mine de fer dans un parc national, une association regroupant des ressortissants de la province s’est invitée dans le débat public. Le Mouvement pour le développement de l’Ogooué-Ivindo (Modoi) milite en effet pour accroître les bénéfices de Belinga en faveur des autochtones, qui vivent dans l’une des zones les plus enclavées du Gabon. Une mission de lobbying qui commence à porter ses fruits.

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