Nouveaux amis

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Dans moins d’un an, la Guinée équatoriale fêtera le quarantième anniversaire de son accession à l’indépendance. Après deux siècles d’une colonisation achevée alors que Madrid vivait encore sous la férule franquiste, la Guinée « espagnole » devenue « équatoriale » allait subir à la fois un régime dictatorial et une grave crise économique.
En août 1979, le « coup de la liberté » perpétré par les hommes de Teodoro Obiang Nguema, alors vice-ministre de la Défense, répond aux attentes de la population et de la communauté internationale. Les réformes politiques se mettent en place progressivement. L’instauration du multipartisme en 1991 permet une relative libéralisation de la vie politique. Déterminé mais prudent, le président Obiang, qui se présentera une nouvelle fois à l’élection présidentielle de 2009, sait que l’exercice démocratique est important, mais que la population attend impatiemment une amélioration de son niveau de vie.
Or, pendant de longues années, les ressources de la Guinée équatoriale sont restées limitées (cacao, pêche, bois). Il faut attendre 1995 pour que le miracle se produise. La découverte et l’exploitation de gisements d’hydrocarbures viennent enfin donner au gouvernement les moyens de répondre aux besoins d’investissements et aux espoirs du peuple.
Mais depuis son accession au pouvoir et bien avant que son pays ne soit courtisé par les multinationales, le président Obiang s’est employé à assurer à la Guinée équatoriale un réseau d’amitiés et d’appuis dans le monde. Il a participé à la plupart des sommets de l’ONU, ainsi qu’à ceux de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA), puis de l’Union africaine (UA), et s’est fortement impliqué dans les institutions (politiques, économiques et financières) de la région de l’Afrique centrale et du golfe de Guinée.
Depuis 1984, il participe aux sommets Afrique-France. En 1985, il fait entrer son pays dans la zone franc. En 1997, le français devient langue officielle, au même titre que l’espagnol. Depuis la nomination d’un ambassadeur français à Malabo en 1965, les rapports entre les deux pays n’ont cessé de s’intensifier grâce aux relations que le président Obiang a nouées avec ses homologues, François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État a progressivement normalisé les liens avec Madrid et avec Washington, approfondi ceux avec le Maroc, l’Afrique du Sud, la Chine, et avec bien d’autres pays en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs. Enfin, les nouvelles ressources lui ont permis de complètement rétablir sa situation au sein du Fonds monétaire internationale (FMI).
Si la Guinée équatoriale jouit d’une nouvelle image, elle doit aujourd’hui chercher à diversifier son considérable potentiel. Le pays commence à multiplier les accords bilatéraux avec ses partenaires traditionnels comme avec ses nouveaux amis. Ce qui lui permettra d’accroître le rôle positif qu’elle aspire légitimement à jouer dans la région et dans le monde.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires