Lointain souvenir ?

Pour faire face à la crise que traverse la filière cacao, certains producteurs se diversifient sur des marchés plus porteurs.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Longtemps considéré comme l’un des meilleurs au monde, le cacao équatoguinéen n’est-il plus qu’un lointain souvenir ? En quelques années, la filière, florissante au lendemain de l’indépendance avec une production annuelle de plus de 35 000 tonnes, a été progressivement abandonnée, les travailleurs agricoles étant plus attirés par les salaires offerts par les entreprises pétrolières.
De fait, la production de cacao local est devenue marginale. Exportée principalement à Amsterdam et Francfort, elle atteindra à peine 1 200 tonnes en 2007. En 2005, les 2 227 tonnes exportées ont rapporté 668 millions de F CFA (1 million d’euros). Le gouvernement, qui cherche une alternative au tout-pétrole, entend relancer la filière. Mais cet engagement est loin de se traduire dans les faits. D’autant qu’il a décidé de soutenir les 350 producteurs du pays en fixant par décret le prix d’achat au kilo à 800 F CFA pour l’actuelle campagne. Un tarif certes avantageux pour le planteur, mais insoutenable pour les industriels et les sociétés exportatrices. Résultat : face à la hausse de leurs charges fixes et au renchérissement du prix d’achat, celles-ci sont obligées de mettre la clef sous la porte, telle la filiale du groupe espagnol Natra, qui a définitivement quitté le pays en 2006.

« Je tiens à continuer »
Plus optimiste, le dernier exportateur présent sur l’île de Bioko, Luis Acevedo, petit-fils de colons espagnols installés au début du XXe siècle, poursuit ses activités. Non sans difficultés. Casa Mallo, son usine située dans la banlieue de Malabo, tourne au ralenti. « Je tiens à continuer », assure-t-il, tout en envisageant de se doter d’une petite chocolaterie qui lui permettrait d’approvisionner le marché domestique. Les plantations s’étendent sur 600 hectares, contre 3 000 auparavant. Pour parer à la baisse d’activité, qu’il espère temporaire, Acevedo s’est lancé dans d’autres cultures : les fruits tropicaux (ananas, papaye, banane, etc.) destinés au marché local, mais aussi l’horticulture, un marché qui a explosé depuis l’arrivée d’Américains dans le pays. « Ici, ils souhaitent poursuivre leur rêve. Ils veulent tous leur maison et leur jardin », observe-t-il. Quelque 250 espèces de plantes et de fleurs exotiques, dont certaines importées du Zimbabwe, sont mises en pot afin de rejoindre les propriétés des expatriés américains.

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