Mali : le jeu dangereux d’Assimi Goïta
Le vice-président de la transition a pris tout le monde de court en menant un deuxième coup d’État en neuf mois. Mais face à la pression internationale, jusqu’où pourra-t-il aller ?
Qu’il est difficile à cerner, ce colonel des forces spéciales… Et pas uniquement à cause de ce tour de cou beige qu’il a pris l’habitude de relever sur son visage en guise de masque anti-Covid. Qui est vraiment Assimi Goïta ? Que recherche-t-il ? Beaucoup de ceux qui l’ont fréquenté ou croisé répondent la même chose : l’homme est une énigme. Il ne parle pas ou très peu. Il ne laisse jamais transparaitre ses sentiments. Et lorsqu’il se déplace, il est souvent entouré par une garde prétorienne qui forme, autour de lui, un cordon infranchissable.
En menant un deuxième coup d’État en neuf mois, l’officier putschiste de 38 ans a une nouvelle fois pris tout le monde de court. Lundi 24 mai, après l’officialisation d’un remaniement ministériel écartant deux de ses proches, les colonels Sadio Camara et Modibo Koné, respectivement ministres de la Défense et de la Sécurité, son sang ne fait qu’un tour. Il fait arrêter Bah N’Daw, le président de la transition, et Moctar Ouane, le Premier ministre, et demande à ce qu’ils soient conduits au camp militaire de Kati.
Certes, ces derniers jours, Bamako bruissait de rumeurs sur les tensions entre le couple exécutif et le chef de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta, en août dernier. Mais personne n’imaginait que le Mali basculerait aussi brusquement dans un nouveau vide constitutionnel.
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