Christian Blanc et « la force des racines Kanak en Nouvelle-Calédonie »

L’ancien PDG d’Air France revient sur son rôle lors des missions d’apaisement et de dialogue en 1984 et 1988 dans un livre qui vient de paraître aux éditions Odile Jacob.

Christian Blanc a été un acteur majeur des événements qui se sont déroulés en Nouvelle-Calédonie entre 1984 et les accords de Matignon de 1988. © CHAMUSSY/SIPA

Christian Blanc a été un acteur majeur des événements qui se sont déroulés en Nouvelle-Calédonie entre 1984 et les accords de Matignon de 1988. © CHAMUSSY/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 8 juin 2021 Lecture : 2 minutes.

Christian Blanc a eu plusieurs vies, comme préfet, président de la RATP, PDG d’Air France, banquier d’affaires, député et secrétaire d’État du Développement de la région capitale. Mais sa grande œuvre est d’avoir évité une guerre civile en Nouvelle-Calédonie et compris le peuple kanak.

Dans le livre « La force des racines Kanak en Nouvelle-Calédonie », il revient sur ces épisodes où l’on frôla la guerre civile. La lecture de ses souvenirs vient à point nommé au moment où Paris prépare un troisième référendum sur l’accession à la pleine souveraineté du « Caillou », qui doit se tenir avant septembre 2022.

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Les termes du problème sont exactement les mêmes qu’il y a une trentaine d’années : minoritaires sur la terre de leurs ancêtres et longtemps confinés dans des réserves, les Kanaks aspirent à l’indépendance et les Caldoches, d’origine métropolitaine, entendent demeurer français dans l’île où ils sont nés.

La « mission du dialogue »

Dans « La force des racines Kanak en Nouvelle-Calédonie », Christian Blanc évoque son rôle lors des conflits de 1984 et 1988 (éd. Odile Jacob, avril 2021, 430 pages, 24,90 euros). © Odile Jacob

Dans « La force des racines Kanak en Nouvelle-Calédonie », Christian Blanc évoque son rôle lors des conflits de 1984 et 1988 (éd. Odile Jacob, avril 2021, 430 pages, 24,90 euros). © Odile Jacob

Par deux fois, leurs oppositions ont tourné à l’insurrection avec son cortège de drames. Par deux fois, Christian Blanc a participé à l’apaisement. En 1984, sous la houlette d’Edgard Pisani, délégué du gouvernement en Nouvelle-Calédonie. Puis en 1988, à la tête de la « mission du dialogue » – composée de responsables catholiques, protestants, francs-maçons et de deux hauts fonctionnaires –, chargée d’éviter le pire. Ils y sont parvenus en écoutant les exigences des deux communautés.

L’esquisse d’un chemin vers une indépendance en association avec la France

Les accords de Matignon, puis ceux de Nouméa, ont permis aux protagonistes de se parler et de s’entendre sur une ébauche de futur commun. Proche des deux chefs kanaks (Jean-Marie Tjibaou et Yéwéné Yéwéné) et partenaire exigeant de Jacques Lafleur (patron des Caldoches), Christian Blanc a pu ainsi dégager, au profit du Premier ministre de l’époque Michel Rocard, un équilibre entre ces aspirations contradictoires, mais aussi l’esquisse d’un chemin vers une indépendance en association avec la France.

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Pour Christian Blanc, « d’ores et déjà l’évolution est claire, quelles que soient les provocations et les violences, la Calédonie nouvelle sera souveraine et indépendante ». La France l’accompagnera le temps qu’il faudra sur ce chemin malaisé et des Français demeureront acteurs du développement de cette terre partagée.

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