Libérations choisies

Dans un geste de bonne volonté à l’égard de Mahmoud Abbas, l’État hébreu relâche 429 prisonniers palestiniens sur les quelque 8 800 qu’il détient dans ses geôles.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Israël a relâché, le 3 décembre, 429 prisonniers palestiniens. La mesure a pour objectif, dans la foulée de la conférence d’Annapolis, de conforter le dialogue politique avec Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, et les modérés.
Arrivés en car à Ramallah, la plupart de ces prisonniers sont des membres du Fatah, le mouvement d’Abbas, et quelques-uns du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) ou du Front démocratique (FDLP). Tous sont originaires de Cisjordanie, hormis une vingtaine qui viennent de Gaza. La plupart d’entre eux avaient été arrêtés au cours des sept dernières années. Les deux tiers devaient être relâchés en 2008. En principe, ces libérations étaient prévues avant la conférence d’Annapolis du 27 novembre. Aucune explication officielle n’a été donnée à ce retard, mais la radio de l’armée israélienne prétend que l’Autorité palestinienne a demandé que l’on attende le retour de Abbas. Certains prisonniers se plaignent d’avoir été détenus, ces derniers jours, au centre de Ketziot, dans le désert du Néguev, dans des conditions très difficiles.
Selon un porte-parole israélien, le lieutenant-colonel Ian Domnitz, il y aurait encore un peu plus de 8 800 Palestiniens (11 000 selon d’autres sources) incarcérés en Israël pour des raisons de sécurité. La plupart ne remplissent pas les conditions prévues pour leur libération – ne pas être impliqué dans des crimes de sang -, mais un nouveau geste de bonne volonté n’est pas exclu. Autre geste israélien quelque peu contrarié : la livraison à l’Autorité palestinienne de vingt-cinq véhicules blindés russes annoncée le 21 novembre. Les Palestiniens ont demandé qu’ils soient équipés de mitrailleuses, ce qui n’est pas prévu dans les accords entre Israël et Mahmoud Abbas. Les véhicules sont pour l’instant bloqués en Jordanie.
De geste, il n’y en aura en revanche pas à l’égard des membres du Hamas. Aucun d’eux ne figurait parmi les détenus libérés. Pas plus que les membres du Djihad islamique. Israël a d’ailleurs intensifié ses opérations d’assassinats ciblés à Gaza, qui est sous le contrôle du Hamas. Entre le 28 novembre et le 5 décembre, les pilonnages et offensives terrestres de Tsahal ont fait quelque vingt morts parmi les activistes ou policiers du mouvement islamiste, en réponse à des tirs de roquettes sur l’État hébreu.

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