De la Syrie au Rif en passant par Israël : la fabuleuse saga des descendants de l’émir Abdelkader
Mort le 23 mai 1883, celui qui a combattu l’occupation française en Algérie a laissé une descendance pléthorique. « Jeune Afrique » est parti à sa recherche.
« Je représente la branche dure de la famille ! » prévient Habib Merabet, ardent défenseur d’un temple aux innombrables chapelles : la descendance de son arrière-arrière-grand-père, l’émir Abdelkader, grand résistant à la conquête française de l’Algérie dans les années 1830-1840. Né dans la Régence d’Alger en 1808, ennemi, prisonnier puis pensionné et honoré par la France, Abdelkader est mort dans le wilayet ottoman de Syrie en 1883, père de nombreux enfants dont au moins dix garçons et six filles. Sa descendance s’est ramifiée depuis Damas vers le Liban, la Turquie, l’Algérie, la France et jusqu’au Maroc.
Ingénieur passionné par l’histoire de son glorieux aïeul et de sa postérité où figurent nombre de personnalités remarquables, Habib Merabet est lui-même une illustration du cosmopolitisme de cette dynastie contrastée. S’il est né en Algérie en 1968, son grand-père Muhammad Saïd Al-Hassani Al-Jazairi, un petit-fils d’Abdelkader, a grandi à Damas où il devient, en 1918, le premier et éphémère président du conseil des ministres de la Syrie indépendante.
Sa descendance s’est ramifiée depuis Damas vers le Liban, la Turquie, l’Algérie, la France et jusqu’au Maroc
Un demi-siècle plus tard, l’indépendance de l’Algérie permet à l’octogénaire de revenir avec sa famille finir ses jours en terre ancestrale, ayant officiellement renoncé à la pension que la France versait à la famille depuis la fin du XIXe siècle comme au trône d’Algérie. Une de ses filles y rencontre alors un jeune Merabet né au Maroc d’une famille liée à celle de l’émir et de leur union naît Habib. Un périple familial comme en ont connu bien des membres de la dynastie Abdelkader, sur les traces du grand émir.
Paris ou Istanbul ?
« Dans les grandes lignes, explique l’Algérien, la famille s’est partagée en deux camps : la branche française qui, constatant la puissance écrasante de la France, a choisi de s’en rapprocher, et la branche résistante, plus dure, à laquelle j’appartiens, qui n’est hostile à personne sinon à toutes les formes de colonialisme. »
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