La croissance à rude épreuve
Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 1 minute.
Le Maroc dépend à 96 % de l’étranger pour ses approvisionnements énergétiques. Contrairement à l’Algérie, le pays ne dispose pratiquement pas de réserves d’hydrocarbures. Des ressources off-shore ont été découvertes récemment, mais leur exploitation est loin d’être effective. Le pétrole, à lui seul, représente 20 % des importations du Maroc. Au premier semestre 2007, la facture pétrolière a atteint 11,2 milliards de DH (986 millions d’euros), en baisse de 7,9 % par rapport à la même période en 2006. Mais la hausse des cours a provoqué l’inversion de cette tendance. Résultat : la caisse de compensation, chargée depuis les années 1970 de subventionner les produits de première nécessité comme le gaz ou la farine, a creusé son déficit.
Le 12 novembre dernier, le ministre des Finances, Salaheddine Mezouar, s’est voulu rassurant : « Le cours va reculer après avoir atteint la barre psychologique de 100 dollars le baril. Nous préférons donc que la caisse de compensation assume cette évolution, plutôt que de répercuter cette hausse sur le prix de l’essence à la pompe. » La loi de finances, qui doit être votée avant la fin du mois de novembre, prévoit un baril à 75 dollars. Ce qui fait bondir les députés de l’opposition, qui jugent cette estimation « irréaliste ». Pour 2008, le gouvernement prévoit d’allouer à la caisse de compensation une enveloppe record de 20 milliards de DH (1,7 milliard d’euros), en augmentation de 49 % par rapport à 2006. Les consommateurs n’en sont pas moins inquiets, et s’attendent à une hausse de l’essence pour janvier. Car, si le pétrole se maintient à ce niveau, « la caisse ne pourra pas suivre », souligne un analyste.
La croissance marocaine, déjà affectée par les mauvaises récoltes agricoles de 2007, risque donc de pâtir à terme de la hausse de la facture énergétique. De 7,3 % en 2006, le taux de croissance annoncé pour cette année n’excède pas 4 %. Et si la hausse des prix se confirme, les petites entreprises risquent de connaître de graves difficultés.
