À la carte

L’émergence d’une classe moyenne a permis aux établissements de diversifier leurs offres.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

« Le niveau de nos dépôts et l’encours des crédits témoignent du dynamisme de l’économie. », lance un directeur de banque de la place équatoguinéenne. D’une année à l’autre, le total de bilan ne cesse de progresser même si, avec seulement 7,8 %, la hausse observée en 2006 a été moins forte qu’au cours du précédent exercice, où elle avait atteint 71 %. L’an dernier, ce total s’est situé à 427 milliards de F CFA (651 millions d’euros), contre 231 milliards en 2004. Le produit net bancaire s’est établi à 5,6 milliards, en hausse de 39 % sur la même période.
Cette évolution accompagne celle des investissements de plus en plus soutenus par le BTP. Les signes ne trompent pas. Les crédits à la consommation sont en hausse constante. L’an passé, l’ensemble des crédits à l’économie, liés à la demande d’investissement, ont atteint 129 milliards de F CFA. Deux ans auparavant, ils étaient de seulement 77 milliards de F CFA.

Concurrence de plus en plus vive
Même tendance en ce qui concerne la trésorerie des banques, qui a atteint 275 milliards de F CFA en 2006 contre 135 milliards deux ans plus tôt. Une place « surliquide » donc, mais qui se caractérise toujours par le faible nombre d’enseignes. En plus de la CCEI Bank GE, filiale du groupe camerounais Afriland First Bank, arrivée en 1995, deux autres groupes se font face : la Société générale de banques en Guinée équatoriale (SGBGE), filiale du groupe français installée en 1998, ainsi que celle du groupe gabonais BGFI Bank, qui a ouvert ses portes en 2001. Avec la Banque centrale de Guinée équatoriale, ces trois établissements ont longtemps dominé le marché. Mais de nouveaux concurrents attirés par une situation économique florissante pourraient changer la donne. En septembre 2006, la Banque nationale de Guinée équatoriale (Bange), dont le capital se partage entre opérateurs privés équatoguinéens et philippins, a ouvert deux agences. D’autres implantations sont prévues. Notamment celle de la filiale du groupe Ecobank et de la Commercial Bank of Cameroon (CBC).
Reste que le marché demeure réduit, voire atone sur certains secteurs, ce qui explique en partie la « surliquidité » du secteur. « Les entreprises américaines traitent en direct avec leurs établissements et nous échappent », explique le même directeur. Même sans les Américains, le gâteau reste alléchant. Avec 154 milliards de F CFA l’an dernier, les crédits aux particuliers ont enregistré une hausse de 32 %. Il est vrai que depuis que les compagnies pétrolières et la fonction publique ont décidé de payer, dès 2004, leurs salariés par virement, le nombre d’ouvertures de comptes a bondi. L’émergence d’une classe moyenne a obligé les banques à adapter leurs offres. Cette année, les cartes de retrait d’espèces ont fait leur apparition. La Bange et la BGFI ont ouvert leurs premiers guichets en attendant l’arrivée, prévue en mars 2008, des cartes de type Visa pour les paiements internationaux.

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