Gabriel Nguema Lima

Vice-ministre des Mines, de l’Industrie et de l’Énergie

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 3 minutes.

Reconduit au poste de vice-ministre des Mines, de l’Industrie et l’Énergie dans le gouvernement formé le 18 août 2006, Gabriel Nguema Lima, le fils du chef de l’État, est l’un des principaux responsables du secteur des hydrocarbures.

Jeune Afrique : Quel est l’état de la production et des réserves pétrolières équatoguinéennes ?
Gabriel Nguema Lima : Il est toujours difficile d’annoncer un chiffre très précis dans la mesure où la Guinée équatoriale produit, parallèlement au pétrole, du gaz, du méthanol et du condensat. La production du champ de Zafiro est actuellement de 240 000 barils/jour. Celle du champ Ceiba est de 80 000. Ce sont les deux principales productions auxquelles s’ajoutent celles de champs secondaires. La production globale dépasse les 340 000 b/j.

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On annonce un déclin dès 2009. Est-ce vérifié ?
Là aussi, il est difficile d’être précis. Le pétrole provient de différents champs. Nous compensons la baisse de certains blocs en augmentant la production de certains autres. Sans nouvelles découvertes, l’exploitation se poursuivra jusqu’en 2025. Les ressources ne sont certes pas éternelles, mais nous fondons beaucoup d’espoirs sur les explorations en cours. Quatre découvertes ont été réalisées ces deux dernières années : deux gisements de pétrole et deux de gaz. Les réserves font l’objet d’une évaluation, mais nous pouvons déjà dire que les gisements de gaz sont prometteurs.

Le gaz va-t-il progressivement supplanter le brut ?
À terme oui, et nous sommes attachés à ce secteur. Nous produisons désormais du gaz naturel liquéfié (GNL), et nous avons livré une première cargaison de 138 000 m3 aux États-Unis en mai dernier. L’inauguration du site d’EG-LNG à Punta Europa marque une étape fondamentale dans notre stratégie de diversification. La Guinée équatoriale se distingue pour deux raisons : d’une part, l’installation du premier train de GNL, depuis la finalisation du financement, s’est réalisée en un temps record ; d’autre part, l’usine constitue une prouesse technologique puisque le pipeline d’acheminement du gaz repose sur un pont suspendu au-dessus de la mer. Cet ouvrage unique au monde pourra être entièrement démonté lorsque les gisements seront épuisés. La nature reprendra ses droits et rien n’indiquera que ce pont a existé. C’est la première fois que les questions environnementales sont ainsi prises en compte.

Comment expliquez-vous l’absence du groupe français Total dans l’exploration et l’exploitation ?
Nous leur avons offert plusieurs blocs Ils ont commencé à explorer avec un navire ultraperfectionné, puis ils ont perdu des équipements en mer et se sont retirés. L’exploration est extrêmement onéreuse dans le golfe de Guinée, et Total préfère miser sur le Gabon, le Cameroun et surtout l’Angola. Mais vous savez, nous avons un proverbe en Guinée équatoriale : « Le bébé qui ne pleure pas ne tète pas. » Cela signifie que Total, n’ayant pas manifesté sa volonté de trouver du pétrole, ne peut prétendre aujourd’hui être traité plus favorablement que les autres.

Comment les majors américaines voient-elles l’arrivée de nouvelles compagnies ?
Cela ne leur pose aucun problème. Les Texans ont le pétrole dans le sang. Il leur suffit de regarder une carte pour flairer le brut. Ils ont une très grande expérience et réalisent des investissements colossaux. Sur le plan technique, ce sont tout simplement les meilleurs. Leur hégémonie dans ce secteur ne peut être remise en cause. L’État travaille avec les Américains dans le cadre d’un partenariat qui a fait ses preuves. Quoi qu’il en soit, les États-Unis n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Ils sont présents en Guinée équatoriale pour le pétrole et pas pour autre chose. Une fois qu’il n’y en aura plus, ils iront en pomper ailleurs. C’est aussi simple que cela.

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