Comment sécuriser le ciel

Longtemps considérée comme vétuste, la flotte des compagnies aériennes est aujourd’hui soumise à un contrôle drastique.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

L’accident avait plongé les Équatoguinéens dans la stupeur. En juillet 2005, au large de Bioko, un appareil de la compagnie aérienne Ecuatair qui effectuait la liaison quotidienne entre Malabo et Bata s’est abîmé en mer peu après son décollage. Aucun des soixante passagers et membres d’équipage qui étaient à son bord n’a survécu. S’il a mis en évidence l’état de la flotte des nombreuses compagnies locales privées et publiques qui rallient quotidiennement les deux parties du pays, le crash a permis de redéfinir en profondeur les normes de fonctionnement et d’équipement du secteur aérien.
Peu après le drame, la vingtaine de compagnies répertoriées ont toutes – ou presque – été contraintes de rester au sol pour non-respect des règles de sécurité. Seule la compagnie General Work Aviation (filiale du groupe italien de BTP), très active dans le pays, a pu poursuivre ses rotations. D’autres compagnies n’ont pas survécu. L’État a lui-même montré l’exemple en liquidant la compagnie publique Ecuatoguineana de Aviación (EGA, créée en 1985), qui utilisait des appareils de fabrication soviétique (Antonov-24 et des Yak-40) jugés trop dangereux.
En 2007 est née la compagnie Ceiba Intercontinental Guinea Ecuatorial, dont le vol inaugural a eu lieu le 27 mai 2007 entre Bioko et le Rio Muni. Les trois appareils flambant neufs (d’une capacité de 48 places chacun) ont été achetés cash par l’État. Quant aux autres compagnies privées, qui, comme la Guinea Ecuatorial de Transportes Aeros (Getra), desservent les capitales de la sous-région, elles affirment avoir procédé à une plus grande sécurisation de leur flotte. À l’heure où le pays se dote de plusieurs aéroports (Mongomo, Annobon) et agrandit celui de Bata, le secteur aérien souffre d’un manque d’expertise et de ressources humaines. Les compagnies équatoguinéennes figurent toujours sur les listes noires de l’Union européenne. Mais peut-être pas pour longtemps.
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à laquelle la Guinée équatoriale a adhéré en 1972, a été chargée de repenser l’organisation du secteur. Une restructuration d’autant plus attendue que l’avion reste le mode de transport privilégié des Équatoguinéens et que l’exploitation pétrolière a considérablement accéléré les trafics passagers et fret. L’aéroport de Malabo a vu sa fréquentation croître de plus de 60 % depuis 2001. Plusieurs compagnies internationales desservent la capitale, parmi lesquelles Air France, KLM, Swiss, Iberia, mais également Air Gabon ou la Camair.

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