CMA-CGM revient en force sur le continent

Deux ans après avoir racheté Delmas à Bolloré, le numéro trois mondial investit dans sa filiale pour tirer parti de l’augmentation des échanges avec la Chine.

Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

CMA-CGM veut reconquérir la place de numéro un en Afrique. Depuis la reprise de Delmas à Bolloré pour 480 millions d’euros fin 2005, le groupe basé à Marseille, en France, est, après le danois Maersk, le deuxième transporteur maritime desservant le continent. Il a intégré à son réseau mondial cette nouvelle filiale, auparavant spécialisée dans les dessertes Europe-Afrique. Ce qui permet à Delmas de tirer parti de la vitalité du commerce Chine-Afrique et d’afficher une croissance de 15 % de son chiffre d’affaires en 2007, attendu à 1,3 milliard de dollars. En 2006, l’ensemble du groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 6,7 milliards d’euros, en hausse de 33 %, après l’intégration d’acquisitions réalisées l’année précédente, celles du taïwanais CNC et du marocain Comanav (voir encadré).
« Les parts de marché de Delmas dépassent désormais les 30 % dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest », précise Rodolphe Saadé, directeur général de CMA-CGM, pour qui la stratégie de redéploiement en Afrique passe par l’investissement dans de nouveaux navires : « La flotte de Delmas étant vieillissante, nous avons commandé dix bateaux porte-conteneurs de taille adaptée aux ports africains et au départ d’Asie. Ils seront livrés en 2009 et 2010. »

55 % du trafic avec l’Asie
Ces nouveaux équipements seront principalement utilisés sur les lignes entre l’Asie et l’Afrique, qui représentent déjà 55 % des volumes transportés par Delmas. Reste le problème des structures d’accueil. « À la différence de la Chine, de l’Europe ou des États-Unis, il y a en Afrique des problèmes de tirant d’eau ou d’infrastructures de transbordement, explique Rodolphe Saadé. Les délais d’attente peuvent être très longs. Jusqu’à vingt-cinq jours à Luanda ! Maersk a pris la concession du terminal de Luanda et nous espérons que la situation va s’améliorer. » Idem à Dakar, dont la gestion a été confiée à DP World, concurrent du tandem formé par Bolloré et CMA-CGM. Ce dernier affirme vouloir toujours négocier avec le groupe émirati pour rentrer dans le tour de table du port sénégalais. Dans le golfe de Guinée, CMA-CGM travaille également avec l’espagnol Progosa à la modernisation du port de Lomé.
Autant d’expériences et de partenaires divers qui incitent le transporteur maritime à élargir son champ d’activité et à s’intéresser à l’ensemble de la chaîne logistique (manutention, stockage, livraison). Cette ambition pourrait amener rapidement CMA-CGM à s’associer à un spécialiste des opérations portuaires – américain, selon nos informations – et, à terme, à s’intéresser au transport routier, ferroviaire et fluvial. De quoi bousculer son partenaire actuel en Afrique, le logisticien SDV-Bolloré, avec qui il est lié, pour l’instant, par un contrat de dix ans.

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