Carthage, sobre et austère
Publié le 10 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.
Placée sous le signe de « la volonté de vivre », la treizième édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC) s’est tenue du 1er au 9 décembre à Tunis. La manifestation a lieu tous les deux ans, en alternance avec les Journées cinématographiques de Carthage (JCC). L’ambition des organisateurs était cette année de faire découvrir certaines expériences théâtrales menées dans des « pays actuellement traversés par les courants de division et d’instabilité ». Au premier rang desquels la Palestine et l’Irak. Au total, 47 spectacles en provenance de 16 pays ont été présentés (dont 25 pièces tunisiennes).
Points forts de cette édition : la présence féminine – quinze auteures ou metteuses en scène – et celle de jeunes artistes, chargés d’animer une série de manifestations parallèles : ateliers de musique, stages de théâtre, récitals de poésie Ces derniers ont bénéficié de la présence d’invités prestigieux, comme le Palestinien Mahmoud Darwich ou la Libanaise Vénus Khoury-Ghata.
Ces treizièmes JTC ont débuté par quelques remous, certains déplorant l’absence de grandes vedettes, d’autres brandissant, pour d’assez obscures raisons, une menace de boycottage. Elles se sont poursuivies sans couac, mais sans éclat, Mohamed Driss, leur directeur, ayant manifestement fait le choix la sobriété, comme en témoignent la brièveté et le dépouillement de la cérémonie d’ouverture.
Un regret : la faible présence du théâtre subsaharien, représenté en tout et pour tout par deux spectacles, l’un venant du Congo, l’autre du Sénégal. Cette lacune ne s’explique nullement par l’insuffisance de la création théâtrale sur le continent, mais par des considérations matérielles : coût des déplacements, difficulté d’obtention de visas de transit par une capitale européenne
La manifestation aura malgré tout rencontré un succès appréciable. Les onze espaces affectés aux JTC dans le centre-ville ont été pris d’assaut, et les spectacles joués à guichets fermés. De bon augure avant la « consultation nationale » qui, dans le courant de l’année prochaine, s’efforcera de dresser le bilan de santé du théâtre en Tunisie.
