Sahara : Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, a quitté l’Espagne pour l’Algérie

L’hospitalisation du leader du mouvement indépendantiste sahraoui à Logroño a déclenché une crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat.

Brahim Ghali, le leader du Plicario, le 9 juillet 2016 à Tindouf. © REUTERS/Ramzi Boudina/File Photo

Brahim Ghali, le leader du Plicario, le 9 juillet 2016 à Tindouf. © REUTERS/Ramzi Boudina/File Photo

Publié le 1 juin 2021 Lecture : 2 minutes.

Le départ de Brahim Ghali d’Espagne pour l’Algérie, annoncé le 1er juin dans la foulée de l’audition du chef du Polisario par un juge espagnol, a été confirmé par Algérie Presse Service (APS). Brahim Ghali est arrivé le 2 juin dans la capitale algérienne, aux environs de 3 heures du matin. Hospitalisé à la suite de son affection au Covid-19 en Espagne, il recevra en Algérie des soins complémentaires, fait savoir l’agence de presse officielle. Il séjourne actuellement à l’hôpital militaire de Aïn Nadja, où il a reçu la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune et du chef d’état-major de l’armée algérienne Saïd Chengriha.

Le chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, visé par deux plaintes pour « tortures » et « génocide », a nié toute responsabilité devant le juge espagnol qui l’auditionnait, mardi 1er juin, en Espagne. Brahim Ghali n’a par ailleurs pris aucune mesure coercitive à son égard, le laissant libre de quitter le pays, où sa présence, pour raison médicale, est à l’origine d’une crise majeure entre Rabat et Madrid.

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Hospitalisé depuis le mois d’avril à Logroño pour des complications liées au Covid-19, Brahim Ghali a été interrogé en visioconférence, depuis l’hôpital de cette ville du nord de l’Espagne, par un juge du haut tribunal madrilène de l’Audience nationale.

Libre de quitter l’Espagne

Le juge ne s’est pas encore prononcé sur la suite de son enquête, mais le chef du Front Polisario n’a pas été inculpé à ce stade. Et à l’issue de cette audition fermée au public, le juge n’a prononcé, dans sa décision consultée par l’AFP, aucune mesure coercitive à son encontre, estimant qu’il n’existe « pas de risque de fuite avéré ».

Les accusations qui visent Brahim Ghali « sont totalement fausses » et résultent d’un « objectif totalement politique visant la crédibilité du peuple sahraoui », a affirmé devant la presse son avocat, Manuel Olle, en laissant entendre que Rabat pourrait être, selon lui, derrière ces plaintes. Le chef du Polisario devra uniquement fournir une adresse et un numéro de téléphone en Espagne pour pouvoir être localisé. Selon des sources judiciaires, rien n’empêche théoriquement Brahim Ghali de quitter l’Espagne – un scénario craint par Rabat et par les plaignants.

Le chef du Polisario devra uniquement fournir une adresse et un numéro de téléphone en Espagne pour pouvoir être localisé

Citant des sources policières, le média en ligne El Confidential a affirmé qu’un avion du gouvernement algérien, soutien du Polisario, avait décollé mardi matin en direction de Logroño pour récupérer le leader sahraoui, avant d’être dérouté à mi-chemin. Interrogée à ce sujet, la porte-parole du gouvernement espagnol Maria Jesus Montero a indiqué « ne pas avoir connaissance d’un quelconque vol qui aurait été renvoyé ou arrêté ».

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Sujet extrêmement sensible, l’audition du chef du Polisario a été scrutée en Espagne et au Maroc après plus d’un mois de tensions au plus haut niveau avec, en point d’orgue, l’arrivée mi-mai de près de 10 000 migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta.


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