RDC – Assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana : vers un nouveau procès ?
Alors que les enquêtes ont été bouclées, la perspective d’un nouveau procès semble se préciser. De nouveaux témoignages pointent la responsabilité du général John Numbi, qui avait rencontré Chebeya à la fin des années 1990.
Le puzzle est presque complet. Onze ans après l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, tués le 1er juin 2010 à l’Inspection générale de la police, où ils avaient rendez-vous avec le patron de la police de l’époque, le général John Numbi, la route vers un nouveau procès semble peu à peu se dégager pour les parties civiles et les familles des deux victimes.
Après deux procès (en 2011 et 2015) largement critiqués, qui s’étaient déroulés en l’absence de plusieurs suspects et au cours desquels John Numbi, soupçonné d’être le commanditaire du double assassinat, n’avait été entendu qu’en qualité de témoin, va-t-on assister à un remake ? Aucune date n’a encore été communiquée, mais les enquêtes ont été bouclées du côté de l’auditorat militaire congolais et le dossier doit prochainement être transmis à la Haute cour militaire.
Témoins-clés
Au cours des derniers mois, l’affaire, l’une des plus emblématiques de la dernière décennie en RDC, a connu de nombreux rebondissements avec l’arrestation de certains responsables présumés et les témoignages de membres du commando chargé d’assassiner Chebeya et Bazana.
Hergil Ilunga et Alain Kayeye Longwa, deux policiers aujourd’hui en exil, ont été les premiers à relancer l’affaire en détaillant, dans plusieurs médias, leur rôle dans l’attaque. Outre le témoignage des deux hommes, récemment complété par celui d’un troisième membre du commando, Éric Kibumbe, dit « Saddam », deux autres participants au meurtre du défenseur des droits humains et de son chauffeur ont été présentés aux enquêteurs. Il s’agit de Jacques Mugabo, condamné par contumace lors du premier procès et arrêté en février à Lubumbashi, et de Christian Ngoy Kenga Kenga, commandant du redoutable bataillon Simba, également condamné par contumace lors du premier procès et appréhendé dans la même ville en septembre 2020.
Le général « Djadjidja », cité par les trois policiers en exil, a quant à lui été placé en résidence surveillée. C’est sur sa parcelle que le corps de Fidèle Bazana aurait été enterré.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...