Du rififi dans le ciel
Publié le 12 novembre 2003 Lecture : 1 minute.
Le 20 octobre s’est tenue à Paris une discrète rencontre entre les dirigeants de l’aviation civile française et togolaise afin de réviser l’accord aérien de 1982 entre les deux pays. Sousjacent à cette réunion, à laquelle participaient des représentants des compagnies Air France et Corsair, le besoin de mettre un peu d’ordre dans le ciel togolais, passablement encombré depuis la disparition d’Air Afrique et la ruée vers l’espace aérien qui a suivi. Ces deux dernières années, deux compagnies charter basées à Lomé, Final Air et Elite Air, ont apparu et disparu, laissant parfois des centaines de passagers sur le tarmac. D’autres ont tenu bon en dépit de nombreuses difficultés, telles Transtel – présente depuis dix ans -, Africa West et Air Togo. Cette dernière, une compagnie charter effectuant la liaison régulière entre Lomé et Paris, n’a de togolaise que le nom puisque le siège d’exploitation de sa société mère, Eagle Aviation, dont une bonne part de l’activité consiste à opérer des « vols de pèlerinage » entre la France et l’Arabie saoudite, est à Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France. Son patron (et celui d’Eagle Aviation), Manuel Garbaccio, également actif à Abidjan et à Bangui où ses deux Airbus loués et immatriculés en France se posent sous d’autres appellations, a eu le nez d’embaucher comme directeur général adjoint un certain Kossi Tsidji, qui n’est autre que l’ancien directeur de l’aviation civile togolaise. Au grand dam de ses concurrents Transtel et Africa West, dont le siège d’exploitation et l’activité principale se situent pourtant à Lomé, Air Togo était donc la seule compagnie « togolaise » présente à la réunion du 20 octobre. Une autre compagnie charter, basée en France et appartenant à un homme d’affaires algérien, Aigle Azur, serait intéressée par le rachat d’Eagle Aviation (et donc d’Air Togo). De quoi s’y perdre…
