Court-circuit à Wall Street

Le célèbre moteur de recherche Internet envisage de faire son entrée en Bourse sans passer par les banques d’affaires. Une première !

Publié le 7 novembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Google, le moteur de recherche Internet le plus utilisé au monde, envisage de court-circuiter les traditionnelles banques d’affaires pour faire son entrée à Wall Street au début de 2004. Jamais une entreprise de cette envergure – elle pèse quelque 500 millions de dollars – n’avait vendu ses actions aux enchères sur la Toile.
Le pari lancé par les deux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, fait suite à une série de scandales qui ont éclaboussé les banques d’affaires américaines. Certaines d’entre elles sont accusées d’avoir sciemment sous-estimé, durant le boom Internet, le montant des premières cotations pour en faire bénéficier, contre rémunération, un petit nombre d’investisseurs. Car ce sont les établissements financiers, tels que Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citygroup ou encore Credit Suisse First Boston, qui fixent le prix initial des actions, tout en récupérant ensuite 7 % de commission sur les ventes. Si Google arrive à se passer de leurs services pour conquérir Wall Street, les banques seront obligées de se repositionner en baissant leur commission, tandis que l’entreprise californienne fera encore parler d’elle en utilisant son propre média, Internet.
L’objectif des anciens étudiants en informatique de Stanford est surtout d’ouvrir leur capital au plus grand nombre, c’est-à-dire aux utilisateurs quotidiens de Google. Pour ce faire, les investisseurs communiqueront, dans un premier temps et via Internet, le prix qu’ils sont prêts à payer pour acquérir les titres Google. Le prix de lancement sera déterminé en fonction du nombre et de la valeur de ces offres en ligne.
Cette mise aux enchères risque cependant de conduire à une surévaluation des actions Google, leur imposant ainsi une sorte de plafonnement dès leur introduction en Bourse. Il est vrai que l’entreprise, créée en 1998, a effectué un parcours sans faute. Google reste le fleuron de la Net-économie et surtout l’un de ses derniers bastions dans la Silicon Valley, après l’éclatement de la bulle technologique début 2000. Sa capitalisation boursière pourrait atteindre 25 milliards de dollars ! À moins que les dirigeants de Google ne cèdent que 10 % à 15 % de leur capital. Dans ce cas, Page et Brin empocherait environ 2 milliards de dollars, dont une partie serait réinvestie tandis que l’autre profiterait aux employés et aux investisseurs de la première heure.

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