RDC : prolongé par Tshisekedi, l’état de siège peut-il ramener la sécurité dans l’Est ?
Cette mesure annoncée par le nouveau gouvernement pour mettre fin aux violences durera deux semaines supplémentaires. Mais dans l’Ituri et le Nord-Kivu, les massacres continuent.
Pense-t-il que quinze jours supplémentaires permettront de trouver des solutions aux violences qui, depuis près de vingt-cinq ans, endeuillent les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu ? Le président Félix Tshisekedi a en tout cas demandé aux députés de prolonger pour deux semaines l’état de siège dans l’est de la RDC et ceux-ci se sont exécutés, début juin.
Il faut dire que la période initiale de 30 jours, qui a officiellement commencé le 6 mai et s’achève ce dimanche, n’a pas eu les effets escomptés : les violences et les massacres n’ont ni cessé, ni même baissé en intensité. Depuis le début du mois de mai, au moins 25 personnes ont péri lors d’attaques dans la région de Béni (Nord-Kivu) et, au cours de la dernière semaine de mai, plus de 70 personnes ont été tuées par des éléments de la milice Codeco, en Ituri.
Casse-tête sécuritaire
L’état de siège était pourtant une mesure phare annoncée par le gouvernement nouvellement formé. Placer ces deux provinces sous administration militaire, remplacer gouverneurs et vice-gouverneurs par des hommes issus des rangs de l’armée ou de la police et suspendre les juridictions civiles devait aider à résoudre le casse-tête sécuritaire dans ces régions où le Baromètre sécuritaire du Kivu (BSK), projet conjoint du Groupe d’étude sur le Congo et de Human Rights Watch, recense plus de 120 groupes armés. Les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) sont à eux seuls responsables de la mort de plus de 1 000 civils depuis novembre 2019 et sur le seul territoire de Beni.
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