Vos lettres et emails sélectionnés
Plaidoyer pour les homosexuels
Dans J.A.I. n° 2331, vous écrivez que « le choix de sa sexualité devrait être du ressort
exclusif de l’individu ». À mon avis, on ne choisit pas sa sexualité, on la subit. Si vous êtes hétérosexuel, vous ne pouvez pas, demain, devenir homosexuel. Au médecin tunisien qui voudrait soigner les homosexuels (voir « Vous & Nous » dans J.A.I. n° 2332),
je voudrais dire qu’il y a d’autres maladies plus graves auxquelles consacrer son temps, plutôt que de s’occuper de gens différents, qui ne se plaignent de rien sinon de la bêtise et du manque de tolérance. À ceux qui voudraient condamner à mort les homosexuels,
je dis que cela signifie tuer l’écrivain Jean Cocteau ou le danseur Rudolf Noureev et bien
d’autres artistes qui ont marqué l’Histoire.
L’homosexualité, c’est les Blancs
Chaque peuple, chaque race, chaque groupe humain a sa culture et ses traditions. Elles ne sont sûrement pas parfaites. Cette forme de sexualité dénommée homosexualité est propre au monde blanc. Si l’on fait référence à l’Histoire, elle se pratiquait beaucoup dans la Grèce antique. La sexualité est multiforme, physiologiquement et biologiquement. Seule la
morale issue d’une certaine culture interdit certaines pratiques. Cela assure la cohésion
et la sérénité du groupe. L’Afrique a sa sexualité propre. Elle a pour but d’assurer la descendance et ne se pratique qu’entre hommes et femmes. On ne naît pas homosexuel, c’est
une conséquence de l’écrasement politique, économique et surtout historique qui réduit notre sociabilité, nos repères, en un mot notre culture, et l’aliène à la pensée unique occidentale, sous couvert de la mondialisation.
NDLR : Ces propos, signés, sont évidement publiés sous la responsabilité exclusive de leur auteur.
Kadhafi et ses rodomontades
Mille félicitations à Béchir Ben Yahmed pour son éditorial « Trahis par leurs déclarations » (voir J.A.I. n° 2324). Ce qu’il écrit sur Kadhafi exprime parfaitement ce que nous pensons ici, en Tunisie : qu’a fait ce « Guide éclairé » avec sa fabuleuse
fortune ? Qu’a-t-il offert à son peuple ? Une rhétorique fanfaronne et des rodomontades farfelues ! Chacun se souvient de ses théâtraux « Tozz fi Amerika ! Tozz fi Reagan ! » repris en chur par des foules bernées, hypnotisées, voire aveugles. Les Libyens viennent
se faire soigner chez nous par milliers ! Ce que Kadhafi a déboursé pour les victimes de Lockerbie permettrait de construire une dizaine d’universités et d’hôpitaux ultramodernes.
Je me dois de vous signaler au passage qu’à notre très vif regret on ne trouve jamais Jeune Afrique/l’intelligent sur les vols Tunisair.
Indignation
Vous avez titré J.A.I. n° 2333 : Guinée, descente aux enfers. Dans un article bien documenté, vous décrivez une Guinée exsangue, au bord du gouffre, prête à de nouvelles
répressions comme celles qu’elle a déjà connues. Nous pensions utiliser cet article pour sauver de l’expulsion Mamadou Diakhaby, Guinéen, opposant au régime en place, sous le coup d’un mandat d’arrêt, en France depuis 1992. Il est père de 2 enfants et d’un troisième à naître. En 1993, il s’est vu refuser l’asile politique.
Trop tard. Alors que la Cimade s’était assurée auprès des gendarmes que rien n’était programmé, il a été mis dans l’avion pour Conakry le 3 octobre. La Cimade a eu la tâche délicate d’avertir la famille, restée dans l’ignorance de ce départ. Les autorités françaises agissent sans préavis, pour atteindre des objectifs inhumains, injustes. Tant pis si les conventions sont bafouées, si les droits de la personne sont ignorés. Tant pis si la personne raccompagnée est en danger dans son pays d’origine, tant pis pour les enfants qui sont dans une grande détresse. Nous avons atteint les limites de l’inacceptable.
Comment les pays africains peuvent-ils accepter que leurs concitoyens soient traités de la sorte ?
Pourquoi saisir « Jeune Afrique/l’intelligent »?
Après quarante-sept ans d’indépendance, le général Lansana Conté et son gouvernement
s’entêtent à maintenir les Guinéens dans la misère et le chaos, tout en leur refusant l’accès à une information crédible. En faisant saisir (encore une fois) les exemplaires du
n° 2333 de J.A.I., le président guinéen démontre son mépris pour la démocratie et la liberté de la presse.
Une chose est claire : Conté peut, s’il le désire, continuer à saisir tous les exemplaires du magazine panafricain (qui, soit dit en passant, n’a fait que relater le quotidien de huit millions de Guinéens), mais il ne peut empêcher la vérité de triompher. La misère noire qui sévit aujourd’hui en Guinée, les violations répétées des droits de l’homme ne peuvent être indéfiniment ignorées du reste du monde.
Au lieu donc de « réprimer » les petits vendeurs de J.A.I. de Conakry, le gouvernement
aurait mieux fait d’améliorer le sort de la population en lui fournissant ne serait-ce que de l’eau potable, qui manque désespérément dans la capitale guinéenne en cette saison des pluies. De toute façon, dans les années 1970, Sékou Touré, dans sa furie dictatoriale,
avait fait interdire la vente de Jeune Afrique en Guinée. Il est mort, son régime s’est effondré comme un château de cartes et… Jeune Afrique vit toujours pour le bonheur de ses millions de lecteurs. À méditer…
Suggestion
J.A.I. nous informe très bien sur ce qui se passe sur le continent. Mais j’ai une
suggestion à vous faire, destinée à promouvoir les cultures africaines : pourquoi ne pas éditer des textes dans au moins une langue locale ? Actuellement trois de ces langues avoisinent les 50 millions de locuteurs : le kiswahili, le haoussa et l’amharique. À quand Afrika Kijana (Jeune Afrique, en swahili) sur votre site Web ?
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