Rwanda : un prêtre génocidaire

Publié le 10 octobre 2005 Lecture : 1 minute.

L’arrestation au Rwanda, début septembre, d’un prêtre catholique belge, le père Guy Theunis, pour son rôle supposé dans le génocide de 1994 pose à nouveau la question de l’attitude de l’Église face à cette tragédie et met sous les feux de l’actualité le dernier roman de Benjamin Sehene, Le Feu sous la soutane. Inspiré d’une histoire vraie, ce livre raconte l’histoire du père Stanislas, un Hutu qui officie dans une petite église de Kigali. Alors que les canons tonnent dans les collines voisines, témoignant de l’approche du Front patriotique rwandais (FPR), mouvement rebelle tutsi, les miliciens Interahamwes hutus continuent leur besogne d’extermination systématique.

Quoiqu’il fraternise avec les assassins, le padiri accueille sous son toit des Tutsis chassés de chez eux par les massacres. Des femmes, de préférence. Il les met bientôt, qu’elles le veuillent ou non, dans son lit. Puis, au fil des jours, l’église se remplit d’hommes, de vieillards, d’enfants, tous réfugiés, terrorisés, affamés. Le bon samaritain se transforme en assassin, la haine naît, le prêtre devient bourreau.

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Né à Kigali en 1959, Benjamin Sehene vit aujourd’hui à Paris. Il avait 4 ans lorsque sa famille – tutsie – a pris le chemin de l’exil. Il a vécu en Ouganda jusqu’à son départ pour le Canada, en 1984. Lorsque le génocide éclate dans son pays natal, il n’hésite pas à s’y rendre, pour comprendre les racines d’une tragédie complexe qui le faisait souffrir depuis l’enfance. Ce voyage a donné Le Piège ethnique, un livre polémique. Bien qu’intitulé « roman », son deuxième ouvrage pose le même problème, à la fois politique, social, idéologique et culturel, à travers son analyse du cas emblématique du padiri Stanislas.

Le Feu sous la soutane, Benjamin Sehene, éditions L’Esprit frappeur, 148 p., 5 euros.

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