Pour solde de tout conte

Publié le 10 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

On peut être né avec une cuiller en argent dans la bouche et se retrouver sans le sou. Ce qui, en soi, n’a rien de honteux. Faut-il cependant continuer à vivre au-dessus de ses moyens lorsqu’on ne dispose plus d’espèces sonnantes et trébuchantes ? C’est ce qu’a fait la princesse Ira de Furstenberg. Issue d’une famille du Liechtenstein, cette sexagénaire, figure de la jet-set, voulait à tout prix conserver son train de vie, malgré des fins de mois devenues difficiles. À force de vivre princièrement, elle a laissé une ardoise de 122 000 euros dans un palace parisien, le Royal-Monceau. Cliente de vingt ans, la princesse sans royaume ne réglait plus la note depuis… 2001. Las de ses courriers restés sans réponse, l’établissement s’est tourné, en septembre, vers la justice, afin de récupérer quelques écus. Sans succès. L’huissier dépêché à son pied-à-terre de l’avenue Foch, l’une des avenues les plus chic de Paris, n’a répertorié, dans un premier temps, que quelques meubles et des valises Vuitton, le tout évalué à 11 000 euros. Un piètre butin qui se volatilisera peu de temps après comme par enchantement ! En effet, quelques jours avant la saisie, la princesse planque ses meubles de collection en lieu sûr. Le Royal-Monceau n’a pu mettre la main que sur des robes de soirées et soixante-dix paires de chaussures, de grande marque certes, mais bizarrement de pointure 45. Une belle jambe.

Pour couronner le tout, les dix-sept bagages Vuitton de la princesse se sont révélés des faux. Même si à la douane, une Ira de Furstenberg et ses faux Vuitton attirent forcément moins de regards suspicieux qu’une Africaine et sa valise de contrefaçon, tout cela manque de noblesse. La jet-set ne lui reproche pas de traverser une mauvaise passe dans un hôtel de luxe, mais d’y avoir multiplié les séjours alors qu’elle possède un domicile. La frontière entre le palace et le palais (de justice) étant plus ténue qu’elle ne le pensait, Ira de Furstenberg a été condamnée à 2 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris. Elle devra aussi verser 11 000 euros de dommages et intérêts au Royal-Monceau. On peut dire qu’elle s’en tire à bon compte. Le même jour, des petits débiteurs qui devaient quelques centaines d’euros à un organisme de crédit ont écopé de huit mois de prison avec sursis. Pourquoi Ira ne profiterait-elle pas d’une particule qui force encore le respect ? Qui pourrait lui reprocher d’avoir vécu aux frais de la princesse ?

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