Burkina : ce que l’on sait de l’attaque de Solhan
Qui a frappé ? Pourquoi ? Si beaucoup pointent le GSIM, dirigé par Iyad Ag Ghaly, l’attaque la plus meurtrière de l’histoire du pays n’a toujours pas été revendiquée. Et 72 heures après le massacre, de nombreuses zones d’ombre subsistent.
C’est un Faso sous le choc, indigné par la violence du massacre, qui tente aujourd’hui de comprendre. Selon un bilan encore provisoire, au moins 160 personnes ont été tuées. Et le décompte macabre n’a cessé d’augmenter à mesure que les heures passaient. Roch Marc Christian Kaboré a décrété un deuil national de soixante-douze heures qui se clôt ce lundi 7 juin 2021, à minuit. Il a assuré que « les forces de défense et de sécurité [étaient] à pied d’œuvre pour rechercher et neutraliser les auteurs de cet acte ignoble ». Après cette « attaque barbare », le président burkinabè a enjoint ses compatriotes à « rester unis et soudés » face à ce qu’il a qualifié de « forces du mal ». Les assaillants n’ont en effet pas été identifiés et le massacre n’a, pour l’heure, pas été revendiqué.
« Solhan est vidé »
Dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin, des hommes armés non identifiés ont attaqué Solhan. Cette localité de 3 000 habitants est située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, le chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord-est du pays. Autrement dit, en plein coeur de la zone dite des trois frontières, entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Le bilan, qui faisait au départ état de 130 morts et d’une quarantaine de blessés, a été revu à la hausse et s’élève désormais à au moins 160 décès, « dont une vingtaine d’enfants », a précisé un élu de la région. Selon une source locale citée par l’AFP, « cinquante corps ont été enterrés dans chacune des deux fosses communes et soixante corps dans la troisième fosse », et ce sont « les populations elles-mêmes qui ont procédé à l’enlèvement et à l’enterrement des corps après les avoir rassemblés et transportés ».
« Les déplacements sont massifs, le village de Solhan est vidé. Les populations se sont regroupées pour la plupart à Sebba, assure une source sécuritaire présente sur place, contactée par Jeune Afrique. Il nous faudra du temps avant que les gens acceptent de revenir chez eux. »
Les VDP premiers visés
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