Jean-Marie Ackah : « La reconquête des marchés d’exportation sera difficile »

Placé au cœur du Plan national de développement, le secteur privé, qui a globalement bien résisté à la crise du Covid-19, attend plus de soutien de la part du gouvernement. Le président du patronat ivoirien explique pourquoi à JA.

Jean-Marie Ackah, le patron de la Sipra, est à la tête de la CGECI depuis octobre 2016. © Issam Zejly pour JA

Jean-Marie Ackah, le patron de la Sipra, est à la tête de la CGECI depuis octobre 2016. © Issam Zejly pour JA

Aïssatou Diallo.

Publié le 9 juillet 2021 Lecture : 7 minutes.

Abidjan, en novembre 2020. © SANOGO/AFP
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Côte d’Ivoire : le monde d’après

Pour la première fois depuis 2011, Alassane Ouattara va devoir composer avec une opposition renforcée par le retour de Laurent Gbagbo. Plus que jamais, la réconciliation est au centre de toutes les préoccupations, alors que le pays sort d’une année hors norme, marquée par le Covid et le décès de deux Premiers ministres.

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Pour se rendre au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) d’Abidjan, il suffit de traverser le boulevard de la République depuis le palais présidentiel, dans le sud du quartier du Plateau. Ce qui est sans doute le signe des bonnes relations qui ont toujours existé entre le patronat et l’État. La crise du Covid-19, qui a éprouvé les économies mondiales, a plus que jamais rendu indispensable une bonne synergie entre le secteur privé et les gouvernements. Impact de la pandémie sur les sociétés ivoiriennes, contribution du patronat à l’élaboration du Plan national de développement (PND) 2021-2025, industrialisation du secteur agro-alimentaire, conséquences des délestages en série depuis avril… L’homme d’affaires Jean-Marie Ackah, patron de la Société ivoirienne de production animale (Sipra), à la tête de la CGECI depuis octobre 2016, répond aux questions de Jeune Afrique.

La CGECI a joué un rôle essentiel dans la riposte du gouvernement

Jeune Afrique : Selon le FMI, l’économie ivoirienne a relativement bien résisté à l’épidémie de Covid-19 en 2020. Comment l’expliquez-vous ?

Jean-Marie Ackah : Cette crise du Covid-19, inédite au niveau mondial, a secoué la Côte d’Ivoire comme tous les pays du monde. Mais la réactivité de nos gouvernants a évité que celle-ci ne se transforme en catastrophe sanitaire et humanitaire. L’épidémie a eu un impact direct sur l’économie nationale. L’action conjuguée du gouvernement et du secteur privé a néanmoins permis à notre pays de ne pas entrer en récession, en conservant une croissance très légèrement positive. La CGECI a joué un rôle essentiel dans la riposte du gouvernement.

Dès les premiers jours de la pandémie, en février-mars 2020, nous avons soumis au gouvernement 35 propositions pour atténuer son impact. Quinze ont été retenues. Cela va de mesures d’assouplissement de la charge fiscale, à travers des différés dans le paiement de l’impôt, à l’appui financier apporté à certains secteurs très sinistrés, ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises. Le secteur privé ivoirien a, en même temps, enclenché des concertations avec les partenaires sociaux, notamment les organisations syndicales, afin de réfléchir à la meilleure manière de limiter les destructions d’emplois.

Quel a été l’impact de l’épidémie sur le secteur privé ?

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