Kofi Annan doit s’en aller

Publié le 10 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

Pourquoi l’Organisation des Nations unies est-elle incapable de se réformer ? Des défauts fondamentaux concernant sa structure autant que la qualification de ses membres font fortement douter non seulement de la réforme de son management, mais aussi de sa mission elle-même.

– D’abord, l’ONU est dominée par des pays qui n’ont aucun intérêt financier à son bon fonctionnement. Huit pays seulement paient près de 75 % du budget de l’Organisation. Les États-Unis à eux seuls apportent une contribution de 22 %. Le bon sens indique clairement que ceux qui « y sont allés de leur poche », qui ont investi des milliards, ont plus d’intérêt à voir leur argent bien dépensé que ceux qui n’ont pas fait les mêmes efforts.

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En deuxième lieu, dans beaucoup de pays, l’ONU est devenue une agence pour l’emploi. Les embauches sont affaire de « piston » et de népotisme. Ce qui explique en partie le gaspillage généralisé, et donne à penser qu’une réforme qui « dégraisserait » se heurterait à une vive opposition. Les réformes destinées à combattre la corruption seraient dans la même situation.

– Troisièmement, le pouvoir de blocage des blocs régionaux, qui interdit à Israël d’être membre à part entière de la Commission des droits de l’homme, alors que des pays qui violent ces mêmes droits, comme Cuba, le Zimbabwe ou le Soudan en font précisément partie.

– Enfin, l’Assemblée générale donne à des pays qui n’ont guère d’influence en dehors de l’ONU une possibilité exceptionnelle de jouer les premiers rôles, car elle accorde les mêmes droits et privilèges aux dictatures et aux démocraties. À l’Assemblée générale, qui aura la responsabilité de mettre en pratique les engagements du sommet, des pays tels que la Birmanie détiennent le même pouvoir que les États-Unis. Le goût du pouvoir auquel accèdent des pays autrement plus marginaux s’est traduit par le peu d’empressement que l’on a mis à attribuer des pouvoirs administratifs suffisants au secrétaire général, auquel devra être accordée en fin de compte l’autorité nécessaire pour appliquer la réforme.
Si l’ONU doit vraiment se réformer, il lui faut un patron crédible et qui ait une grande hauteur de vues. Kofi Annan, dont les erreurs en matière de gestion sont évidentes, est trop faible pour imposer une réforme efficace. Il faut se mettre en quête, dès à présent, d’un nouveau secrétaire général.

Le sénateur Coleman est membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.

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