Concessions libyennes
Pour la deuxième fois depuis la levée des sanctions américaines, la Libye a attribué, le 2 octobre, des concessions d’exploration pétrolière selon le système de l’appel d’offres, qui permet plus de transparence, au lieu du traditionnel gré à gré.
Cette fois-ci, ce sont des compagnies asiatiques et européennes qui se sont taillé la part du lion, alors que dans le premier round, en janvier dernier, les concessions ont été octroyées en grande majorité aux compagnies américaines, qui faisaient leur retour au pays de Mouammar Kadhafi après plus d’une vingtaine d’années d’absence.
L’appel d’offres a concerné 44 blocs onshore et offshore couvrant une superficie de 100 000 km2. Les sociétés bénéficiaires, qui ont obtenu des participations dans les périmètres en association avec la compagnie pétrolière nationale libyenne, ont versé au total 103 millions de dollars de droits d’entrée ; 51 sociétés ont participé aux enchères. Cinq nippones, dont Mitsubishi et Nippon Petroleum, ainsi que l’indienne India Oil Ltd, l’Indonésienne Pertamina et la chinoise CNPC ont remporté des droits d’exploration. Plusieurs grands groupes européens, l’italien ENI, le britannique British Gas, le français Total et le norvégien Statoil figurent également parmi les élus. Une seule compagnie américaine, ExxonMobil, a été attributaire d’un permis de recherche. Les américaines avaient remporté onze des quinze permis d’exploration lors du premier round de janvier, au grand dam des Européens, qui avaient alors exprimé leur désappointement face à ce qu’ils ont considéré comme une compétition non exempte d’arrière-pensées politiques.
Le Premier ministre libyen Chokri Ghanem, qui a pris en main le dossier pétrolier, leur avaient répondu que les choses se passeraient différemment au second round. Parole tenue, puisque chacun des grands pays européens est cette fois parmi les heureux gagnants.
La partie n’est pas finie. Un troisième round doit avoir lieu dans les prochains mois. Et en cette période de soif d’énergie à l’échelle mondiale, la compétition va devenir encore plus âpre. La Libye recèle en effet les premières réserves prouvées de pétrole en Afrique : 36 milliards de barils. Un chiffre qui pourrait atteindre 100 milliards de barils. Les autorités veulent porter la production de 1,7 million à 3 millions de barils par jour dans les dix prochaines années.
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