Vive concurrence

Sotelgui, Intercel, Areeba et maintenant Orange le secteur de la téléphonie mobile suscite la convoitise d’un nombre croissant d’opérateurs.

Publié le 10 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Le marché guinéen de la téléphonie mobile est en pleine recomposition. Avec l’arrivée de nouveaux acteurs, la concurrence devrait faire évoluer rapidement ce marché jusqu’ici dominé par la Sotelgui (Société des télécommunications de Guinée), entreprise d’État qui, avec plus de 300 000 abonnés revendiqués, se maintient en pole position sur le créneau du cellulaire, revendiquant 60 % des abonnés que compte le pays.
Dans son sillage, la société Investcom, rachetée par le groupe sud-africain MTN en juin 2006, et détentrice de la marque Areeba, se place deuxième, avec 37 % de parts de marché. Arrivent enfin deux opérateurs plus modestes, détenant chacun 1 % des parts de marché. Il s’agit d’Intercel Guinée, qui appartient au groupe Intercel (composé notamment de Telecel Congo et de Telecel Madagascar), et de Spacetel. Présente en Guinée depuis 1993, Intercel devrait accélérer son développement à la suite de l’entrée du groupe Teylium Telecom dans son capital en septembre 2006. Quant à Spacetel, la licence mobile qu’elle détenait a été rachetée en mars 2007 par la Sonatel (filiale d’Orange au Sénégal) pour une durée de quinze ans renouvelable. La Sonatel va donc opérer en Guinée à travers sa filiale Orange Guinée à partir du quatrième trimestre 2007, ce qui promet d’animer encore un peu plus ce marché, déjà dynamisé par l’arrivée d’Areeba en avril 2006.
Un an plus tôt, le secteur de la téléphonie mobile est dans un état critique : les cartes à puce des trois opérateurs de la place se négocient au marché noir à 200 dollars, les communications nationales et internationales sont très difficiles, voire impossibles, et leur coût reste très élevé. À l’époque, moins de 2 % de la population (qui compte 9,4 millions d’habitants) est équipée d’un GSM contre 15 % en moyenne pour l’Afrique de l’Ouest. Un contexte plus que favorable à l’arrivée d’un nouvel opérateur. D’autant que le téléphone mobile est devenu un produit très prisé par la population. Le rachat en juin 2006 d’Investcom par le groupe sud-africain MTN (25 millions d’abonnés dans le monde) va permettre à l’opérateur de bénéficier d’un budget estimé à 35 millions de dollars, ainsi que de moyens techniques performants. Ne lui restait plus qu’à adopter une stratégie commerciale agressive. Dès décembre 2006, Areeba revendique plus de 200 000 abonnés. Lors de son lancement, huit mois plus tôt, la compagnie tablait sur à peine plus de 100 000 clients. Le taux de pénétration du GSM dans le pays enregistre également une forte progression : plus de 6 % de la population est désormais équipée d’un téléphone portable. Il faut dire que le nouvel opérateur offre un réseau de qualité qui permet de joindre un correspondant facilement et sans être interrompu. Dès juin 2006, le prix de vente des cartes à puce est divisé par deux. Côté marketing, la compagnie lance une campagne promotionnelle offensive. Grandes affiches placardées un peu partout dans la capitale, slogans accrocheurs, annonces diffusées en boucle à la radio et à la télévision, sponsoring d’événements sportifs Dans un pays où la publicité est quasi inexistante, le message ne passe pas inaperçu. Pour attirer le client, Areeba baisse également le prix des communications. Aujourd’hui, trente-trois villes du pays sont couvertes par le réseau téléphonique Areeba, soit 45 % de la population, alors que la Sotelgui, favorisée par son rôle d’opérateur historique, est présente sur la quasi-totalité du territoire.

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