État des lieux

Selon une enquête du New York Times, la situation des forces américano-irakiennes s’améliore, mais la paralysie politique est totale à Bagdad.

Publié le 10 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

A la veille de la déposition très attendue, cette semaine, devant le Congrès, de Ryan Crocker, l’ambassadeur des États-Unis en Irak, et du général David Petraeus, commandant en chef de la force multinationale (lire pp. 18-19), un accord à peu près général semblait se dessiner sur deux réalités essentielles : une amélioration de la situation militaire pour les forces américano-irakiennes et une paralysie politique à Bagdad.
Contrairement au récent rapport très pessimiste du Government Accountability Office sur les dix-huit points de repère fixés en mai par le Congrès, le tableau ci-contre, établi à partir de documents officiels irakiens et américains et d’informations recueillies dans des médias, donne une image beaucoup plus nuancée.
Malheureusement, à l’heure actuelle, la paralysie politique semble l’emporter sur l’amélioration militaire, et les progrès dans le domaine de la sécurité ne sont pas durables sans un compromis entre les communautés kurde, sunnite et chiite. Le pays reste très violent et l’économie plutôt stagnante.
Quoi qu’il en soit, l’amélioration militaire paraît réelle, malgré les tragiques attentats au camion piégé dans la province de Ninive, le 14 août, qui ont fait de ce mois-là le plus sanglant depuis l’hiver dernier.
Au total, les pertes civiles ont été réduites d’à peu près un tiers depuis la fin de 2006, bien qu’elles restent très élevées. Il y a aussi des signes donnant à penser que six des dix-huit provinces de l’Irak font des progrès économiques et sécuritaires notables par rapport à 2004.
La situation dans la province d’Anbar, à majorité sunnite, est maintenant bien connue : les attentats dans la ville de Ramadi ont chuté de 90 %, et l’économie repart. Il y a également des progrès dans plusieurs régions où les rapports entre les communautés sont plus complexes.
Compte tenu de la poursuite de la violence et de l’absence de progrès politique, l’Irak n’est pas sur une trajectoire de stabilité durable – et l’Amérique n’est pas sur la voie d’une stratégie de sortie. Les tensions entre les communautés étant ce qu’elles sont et les haines ayant été attisées d’aussi fraîche date, la dynamique propre de l’Irak mènerait probablement à une accélération de la guerre civile si on laissait faire.

* Jason Campbell et Michael O’Harlon sont chercheurs à la Brookings Institution de Washington, Amy Unikewicz est graphiste à South Norwalk, dans le Connecticut.

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