Maroc-Espagne : face au Parlement européen, Rabat n’en démord pas
Le Parlement européen a voté le 10 juin une résolution dénonçant l’utilisation par le Maroc de la carte migratoire pour faire pression sur l’Espagne. Une décision qui a soulevé une vague de critiques au Maroc.
Le Parlement européen a voté ce jeudi 10 juin une résolution « rejetant l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, surtout des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur l’Espagne ». Une solidarité européenne vis-à-vis de Madrid qui s’exprime, via le Parlement, quelques semaines après le pic migratoire intervenu début mai à Ceuta.
Si la résolution est passée, elle n’a pas bénéficié de l’adhésion de tous les eurodéputés (397 pour, 85 contre et 196 abstentions). Certains d’entre eux ont dénoncé publiquement la démarche portée par le parti espagnol l’Espagne et du Parlement européen, à l’instar de l’eurodéputé tchèque Tomáš Zdechovský qui a qualifié cette résolution de « contreproductive pour la relation entre le Maroc et l’Espagne ».
« Une résolution sans valeur juridique »
« Le bon sens aurait voulu que le Parlement appelle l’Espagne et le Maroc à renforcer leur coopération. Au lieu de cela, la résolution cloue au pilori notre partenaire stratégique marocain et reste muette sur les responsabilités des forces de l’ordre espagnoles dans les violences rapportées par les ONG – et pour lesquelles la justice espagnole a ouvert une enquête », a souligné de son côté la députée belge Frédérique Ries qui estime que cette résolution ne sert pas les intérêts de l’Europe. Et de conclure : « Une diplomatie efficace et pragmatique est tout sauf une diplomatie incendiaire. Ce texte, au contraire, et jusqu’à son titre, est une faute ».
Si l’Espagne était en position de force, elle n’aurait pas besoin d’européaniser cette crise
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