Cameroun : avec Amadou Vamoulké, la justice marche sur la tête

Malade et affaibli, l’ancien chef de la Cameroon Radio Television a vu son procès reporté pour la 68e fois. Détenu depuis près de cinq ans sans avoir été jugé, il continue de lutter pour sa libération. Retour sur la descente aux enfers d’un ancien pilier du système Biya.

Amadou Vamoulké avec ses avocats. © DR

Amadou Vamoulké avec ses avocats. © DR

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 11 juin 2021 Lecture : 12 minutes.

Article mis à jour le 15 juin 2021, avec l’ajout d’un droit de réponse de Isaac Joel Bela Belinga. 

Son cas est devenu le symbole de la lutte pour la défense des droits des journalistes à travers le monde, mais aussi la parfaite illustration de l’absurdité d’un système judiciaire dont les décisions suscitent interrogations et incompréhensions. À 71 ans, Amadou Vamoulké est entré dans les annales de l’histoire du Cameroun lorsque son procès a été reporté pour la 68e fois après cinq ans de détention provisoire. Un triste record dont le pensionnaire du local 184 de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, se serait volontiers passé.

« Pièce inédite »

Le 28 mai, l’ancien directeur de la radio-télévision publique camerounaise apparaissait pourtant confiant devant les juges du Tribunal criminel spécial (TCS), devant lequel il est inculpé pour « détournement de fonds publics » (près de six millions d’euros, selon l’accusation). Vêtu d’une de ses traditionnelles gandouras, d’une écharpe violette et d’une checha noir, il était pour l’occasion entouré d’un collège d’avocats comprenant, outre Alice Nkom, qui le défend depuis son arrestation le 29 juillet 2016, les Français Fabrice Epstein et Benjamin Chouai. Ces derniers ont été dépêchés à Yaoundé par les nombreux soutiens du journaliste.

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