Start-up : Jeff Bezos et Naspers signent le retour des mégadeals en Afrique
Si 2020 a été marqué du sceau de l’attentisme et des petits investissements, 2021 semble déjà réunir les conditions d’un grand cru pour la tech africaine.
Même au cœur de la tempête Covid-19, quand l’économie mondiale était atone, n’avaient-ils pas montré une confiance de fer ?
Les investisseurs de la tech et les entrepreneurs retenaient leur souffle, convaincus que viendrait le temps du déblocage des grosses transactions, celles qui transforment les bons chevaux de course régionaux en licornes internationales (valorisées à plus d’un milliard de dollars).
100 millions de dollars pour Chipper Cash
La nigériane Chipper Cash est de celles-ci. Avec un tour de table en série C de 100 millions de dollars clôturé le 31 mai, la société de services de paiement fondée par l’Ougandais Ham Serunjogi et le Ghanéen Maijid Moujaled s’immisce au rang de la fine fleur de la tech internationale et confirme le retour des gros deals en Afrique.
Plus d’une vingtaine de start-up ont levé plus de 10 millions de dollars depuis janvier
Soutenue par le fonds d’investissement de Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et homme le plus riche du monde, la jeune pousse basée en Californie est loin d’être la seule à avoir levé plusieurs millions de dollars cette année.
« Plus d’une vingtaine de start-up ont levé plus de 10 millions de dollars depuis janvier », indique à Jeune Afrique Maxime Bayen, investisseur bien connu de l’écosystème tech africain pour son travail quasi quotidien de suivi des levées de fonds sur le continent.
Des secteurs variés
Outre les fintech nigérianes Flutterwave et Kuda, d’autres entreprises de secteurs différents ont, elles aussi, finalisé des transactions importantes.
C’est le cas de la plateforme marocaine d’annonces immobilières Mubawab qui a reçu début mars du dubaïote Emerging Markets Property Group (EMPG) un ticket de 10 millions de dollars pour poursuivre son développement au Maghreb et au Moyen-Orient.
Dans le solaire, la kényane Sunculture a levé 11 millions de dollars mi-février, tout comme l’agritech WeFarm, dont le premier tour de table s’est bouclé en mars.
Plus récemment, WhereIsMyTransport, qui fournit des solutions big data pour la mobilité, a levé 14,5 millions de dollars auprès de Naspers, de Cathay AfricInvest Innovation Fund et de la société japonaise SBI Investment.
En Égypte, la plateforme de e-commerce Homzmart a quant à elle levé 15 millions de dollars lors de son premier tour de table mené par le fonds chinois MSA Capital et le Dubaïote Nuwa Capital.
Une année record ?
Au total, 280 start-up ont levé des fonds depuis le début de 2021. Un record pourrait être ainsi battu cette année puisque selon Maxime Bayen, le seuil du milliard de dollars levé sur le continent a été atteint plus rapidement que les années précédentes.
Il avait ainsi fallu 46 semaines en 2019 pour que les start-up africaines reçoivent un milliard de dollars contre seulement 21 en 2021.
Pour le moment, les écosystèmes sud-africain et nigérian sont ceux qui attirent le plus ces grosses sommes.
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