Assassinat des envoyés spéciaux de RFI : Baye Ag Bakabo, le suspect n°1, a été tué par Barkhane
Les militaires français ont tué Baye Ag Bakabo, le principal suspect dans le meurtre des deux envoyés spéciaux de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Il a été abattu lors d’une opération dans le nord du Mali.
« Il s’appelaient Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ils était français, ils étaient journalistes. Le 2 novembre 2013, ils ont été enlevés au Mali et assassinés par des terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Le chef jihadiste qui avait orchestré leur enlèvement et leur assassinat vient d’être tué par la force Barkhane. »
Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, le ton grave, la ministre française des armées, Florence Parly, a annoncé la « neutralisation » de Baye Ag Bakabo, « cadre d’Aqmi et responsable du rapt » et du meurtre des deux envoyés spéciaux de RFI. « Sa neutralisation met fin à une longue attente », a souligné la ministre française.
Les « priorités » de Barkhane
Baye Ag Bakabo a été tué lors d’une opération menée par les soldats français de la force Barkhane le 5 juin dans la région d’Aguelhok, dans le nord du Mali. Selon la ministre, les militaires français ont « détecté la préparation d’une attaque terroriste » visant « l’emprise occupée par le bataillon tchadien de la Minusma ». Quatre terroristes ont été « éliminés », dont Ag Bakabo.
Florence Parly a également tenu à « saluer les militaires de l’opération Barkhane », affirmant que « cette opération est le reflet de la priorité de la France au Sahel : combattre et faire tomber les chefs des groupes terroristes dans la région, ceux qui se réclament d’Al-Qaïda et de Daesh ». Une priorité qui « demeure essentielle » a-t-elle affirmé.
Cette annonce intervient en effet au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron de sa décision de mettre fin à l’opération Barkhane « sous sa forme actuelle ». Le président français, qui avait décrété la suspension des opérations militaires conjointes entre les militaires français et maliens quelques jours plus tôt, a cependant assuré que l’engagement militaire français au Sahel continuera mais connaîtra une « transformation profonde » dont « les modalités précises et le calendrier seront précisés dans les jours à venir ».
Trafiquant devenu jihadiste
Originaire de l’Adrar des Ifoghas et membre de la tribu touarègue de Taghate-Malate, Baye Ag Bakabo était considéré par la France comme le principal suspect du rapt et du meurtre des deux envoyés spéciaux de RFI, le 2 novembre 2013 à Kidal. Les enquêteurs s’appuyaient notamment sur ses appels à des responsables d’Aqmi.
Connu des services de renseignements depuis le début des années 2010, Baye Ag Bakabo, originaire de In-Tibzaz, à une quinzaine de kilomètres de Kidal, était un trafiquant notoire avant de prendre la voie du jihadisme. Il avait notamment été arrêté par les autorités maliennes pour des vols de véhicules. Son nom avait ensuite été cité dans le rapt, en 2011 des deux Français à Hombori (centre), Philippe Verdon et Serge Lazarevic.
Après avoir rejoint les rangs d’Ansar Eddine, d’Iyad Ag Ghaly, et combattu les Tchadiens et les Français dans le massif des Ifoghas. Il aurait cependant ensuite eu maille à partir avec les anciens membres de sa katiba, en particulier Abdelkrim al-Targui, l’un des principaux chefs d’Aqmi, qui lui aurait intimé l’ordre d’enlever les deux journalistes français.
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