Mahmoud Dicko : « Au Mali, ce n’est pas à la France d’imposer ses solutions »
Assimi Goïta, Bah N’Daw, dialogue avec les jihadistes, Barkhane, relation avec la France, avec la Russie… L’ancien président du Haut conseil islamique du Mali et ancienne « autorité morale » du M5-RFP livre son analyse des principaux sujets qui agitent le Mali.
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L’ Imam Mahmoud Dicko lors de l’interview au nouveau centre qui porte également son nom, le 10 juin 2021 à Bamako. © Nicolas Réméné pour JA
Longtemps, les autorités françaises se sont méfiées de sa montée en puissance, voyant l’influent prédicateur comme un levier de radicalisation du pays. Alors qu’il a quitté les rangs du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques, l’imam Mahmoud Dicko continue de plaider en faveur d’un dialogue avec les jihadistes maliens pour une résolution du conflit qui mine le pays depuis plus de huit ans. Alors que l’ancien président de la transition Bah N’Daw, qui se posait en rempart contre toute discussion avec les jihadistes a été renversé par Assimi Goïta le 24 mai, les autorités pourraient être plus ouvertes au dialogue.
Une position qui a poussé la France à annoncer une « transformation profonde » de sa présence militaire au Sahel. « On ne peut pas souffrir l’ambiguïté. On ne peut pas mener des opérations conjointes avec des pouvoirs qui décident de discuter avec des groupes qui, à côté de cela, tirent sur nos enfants », a notamment dénoncé Emmanuel Macron, ce jeudi 10 juin. Pour l’imam Mahmoud Dicko, le ton « radical » de la France est contreproductif car il « pousse au radicalisme ». Plaidant pour une résolution endogène de la crise sahélienne, il voit d’un bon œil l’annonce du départ progressif de Barkhane et juge avec sévérité le « ton » et la posture de la France à l’égard de son pays.
Jeune Afrique : La France a annoncé une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel. Une sanction qui fait écho à la menace d’Emmanuel Macron, quelques jours plus tôt, de se retirer du Mali si le pays allait dans le sens d’une « islamisation radicale ». Comment réagissez-vous à cette décision et ces propos ?
Mahmoud Dicko : Le président français a le droit de dresser le constat qu’il souhaite, ce n’est pas le nôtre. Le Mali est un pays à 98% musulman, son islamisation est un fait. Quant à la supposée radicalisation, je pense que c’est une erreur de lecture.
Le président français fait allusion à la volonté malienne de dialoguer avec les groupes jihadistes. Vous considérez le dialogue, au contraire, inévitable. Pourquoi ?
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