Côte d’Ivoire : trois militaires tués dans une attaque à la frontière du Burkina Faso
Au moins deux soldats et un gendarme ont été tués samedi lors du passage de leur véhicule sur un engin explosif, dans la région de Tehini (nord-est de la Côte d’Ivoire), près de la frontière avec le Burkina Faso.
« Le bilan fait état de trois morts et quatre blessés. Ces derniers ont été évacués et pris en charge », affirme dimanche un communiqué du chef d’État-major général des armées, moins d’une semaine après l’attaque menée par des jihadistes présumés dans la localité de Tougbo, à quelques kilomètres de la frontière burkinabè, selon une source sécuritaire.
Cette explosion intervient deux jours après l’inauguration d’une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d’Abidjan, par le Premier ministre ivoirien Patrick Achi et son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, aux côtés du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. L’AILCT vise à aider au combat contre les jihadistes qui intensifient leurs actions sanglantes dans le Sahel voisin.
Emprise des groupes jihadistes
Cette attaque est la quatrième en un peu plus de deux mois commise dans cette région. Les dernières attaques dans le nord de la Côte d’Ivoire près de la frontière du Burkina Faso remontent au 29 mars, lorsque deux positions de l’armée à Kafolo et Kolobougou avaient été prises pour cibles par des hommes armés, faisant six morts, trois soldats et « trois terroristes ».
L’attaque de Kafolo était « le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina Faso », selon l’armée. Dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l’armée ivoirienne s’y était déjà produite, au cours de laquelle 14 soldats avaient été tués.
Attribuées aux jihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins – Burkina Faso, Mali et Niger – ces attaques n’ont pas été revendiquées. « Le nord de la Côte d’Ivoire frontalier avec le Burkina Faso commence à être sous l’emprise des groupes jihadistes. Cette région constitue un enjeu important de sécurité pour l’État ivoirien », a affirmé l’expert antiterroriste ivoirien Lassina Diarra, notant que « depuis quelques mois, des personnes, certes ultra-minoritaires, commencent à être séduites » par les jihadistes.
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