Environnement : l’objectif de 30% d’aires protégées en Afrique inquiète
Poussé par l’Union européenne et plusieurs grandes ONG, un projet mondial vise à faire classer 30% des terres de la planète en « aires protégées ». Une démarche environnementale qui, paradoxalement, provoque la colère de nombreux spécialistes. Ils craignent qu’en Afrique cette classification se fasse au détriment des populations locales.
Tandis que la prochaine COP15 sur la biodiversité qui se tiendra en octobre à Kunming en Chine devrait être l’occasion de faire adopter l’objectif de 30% d’aires protégées terrestres dans le monde d’ici 2030 (contre 16 % actuellement), des voix en Afrique relayées par les ONG Survival International et Rainforest Foundation s’élèvent contre cette « doctrine » écologique qui promeut une conservation « forteresse », laquelle ignore et bafoue les droits des peuples autochtones et consiste le plus souvent à créer des réserves naturelles militarisées. Réserves vidées de leurs habitants, mais pas de la présence des touristes ou des sociétés forestières ou extractives à qui des concessions sont souvent accordées.
Privation de territoire
Près de 40 associations environnementales et de défense des droits humains en Afrique, sur un total de 230 associations à travers le monde, ont signé un appel pour faire part de leurs préoccupations. Ces organisations signataires sont au Cameroun, en RDC, au Congo, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, au Liberia, au Nigeria, au Ghana, au Bénin et au Burkina Faso. Pour elles, cet objectif de 30% risque de conduire à des expulsions de communautés locales. Elles redoutent des violences et dénoncent l’inefficacité d’un modèle de conservation dépassé et non durable.
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