Alassane Ouattara : « Photocopie », Patrick Achi, Fidèle Sarassoro… Le nouveau système du président ivoirien

Ébranlé par la perte de deux Premiers ministres, le chef de l’État a revu le fonctionnement de l’exécutif. Son frère, ministre de la Défense, et son directeur de cabinet y jouent un rôle plus important que jamais. Explications.

Le président ivoirien Alassane Ouattara aux côtés de son Premier ministre Patrick Achi et de son ministre de la Défense, Tene Birahima Ouattara, le 17 avril 2021 au palais présidentiel  Abidjan. © Luc Gnago/REUTERS

Le président ivoirien Alassane Ouattara aux côtés de son Premier ministre Patrick Achi et de son ministre de la Défense, Tene Birahima Ouattara, le 17 avril 2021 au palais présidentiel Abidjan. © Luc Gnago/REUTERS

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Publié le 23 juin 2021 Lecture : 6 minutes.

Abidjan, en novembre 2020. © SANOGO/AFP
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Côte d’Ivoire : le monde d’après

Pour la première fois depuis 2011, Alassane Ouattara va devoir composer avec une opposition renforcée par le retour de Laurent Gbagbo. Plus que jamais, la réconciliation est au centre de toutes les préoccupations, alors que le pays sort d’une année hors norme, marquée par le Covid et le décès de deux Premiers ministres.

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Il y a des âges où l’on n’aime guère bousculer ses habitudes. À 79 ans, Alassane Ouattara (ADO) y a été contraint et forcé, surpris par la perte soudaine d’Amadou Gon Coulibaly (AGC) en juillet 2020, puis par celle d’Hamed Bakayoko, en mars 2021. Deux piliers de son système, décédés tragiquement en moins d’un an… Un coup du sort aux lourdes conséquences.

Le chef de l’État ivoirien aimait dire d’AGC qu’il était son double sur le plan intellectuel. Au cours de plus de trente années de compagnonnage, ils avaient appris à travailler ensemble. Ces deux technocrates parlaient le même langage. ADO en avait fait un secrétaire général tout-puissant de la présidence. Tous les dossiers passaient par son bureau ou celui de ses nombreux conseillers qui le suivirent à la primature lorsqu’il fut nommé en janvier 2017.

Amadou Gon Coulibaly, le double

AGC était aussi la pierre angulaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ce parti avait été taillé sur mesure pour lui. Ses cadres, redevables, devaient l’accompagner dans la conquête du pouvoir.

Hamed Bakayoko était l’homme des missions sensibles, parfois secrètes

La mort d’Hamed Bakayoko a également impacté le chef de l’État. Ministre de l’Intérieur, puis de la Défense et enfin Premier ministre au décès d’AGC, le golden boy faisait partie du carré des fidèles d’ADO. Il s’était rendu indispensable dans la gestion de certains dossiers sécuritaires.

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